mercredi 29 décembre 2010

Sur mon 31 pour Liverpool

Traditions. Bénites ou maudites ? Dès sa naissance nous en sommes victimes; enfermés dans sa cage aux barreaux faits de promesses. Je suis tombé dedans il y a deux ans. J’ai signé un pacte ; une nuit à Paris. Depuis, chaque année je cours le risque de le briser ; de briser un mythe qui grandi d’hiver en hiver.

Tout commence à Bruxelles ; après-midi du 31 décembre 2006. Le plan pour ce soir m’excite tout autant que le climat dehors. Diner en famille, les douze raisins et puis direction le centre ville pour s’emmitoufler dans un bar où je dilapiderai la moitié de mon budget du mois pour m’aligner sur la monotonie du reste. Pas folichon comme perspective. Je suis affalé sur le sofa et vois comment les australiens, les thaïlandais, les indiens passent à l’an neuf. « J’aimerai bien le passer ailleurs, faire quelque chose que je ne puisse pas faire tous les week-ends ».

Un an plus tard, j’ai l’opportunité pour la première fois de passer le nouvel an ailleurs ; à Valence. Je saute sur l’occasion. Même si je ne me souviens de pas grand-chose, les photos me rappellent que ce soir là, je n’étais pas sur le territoire de Manneken Pis. Les mois passent et je me dis que je tomberai à nouveau dans la même monotonie l'année suivante. Jusqu’au moment où une étincelle se produit dans une tête française. "Et si on organisait le réveillon 2008 à Paris". Et c’est ce soir là que je signerai le pacte avec madame espace-temps. C’est décidé, je ne passerai jamais plus nouvel an dans une même ville. Suivant donc cette nouvelle loi anti-monotonie, l’année suivante -2009- c’est sous les 21° de Barcelone que nous célébrons l’an neuf. Mission accomplie. Mais je sens qu’au fil des années, l’entreprise sera de plus en plus difficile ; les destinations diminuent et les sofas sur lesquels somnoler s’estompent.

Le drame arrive 365 jours après. Après d’intenses négociations, aucun projet ne voit le jour pour le 31-2010. La viabilité des voyages s’évapore au rythme des augmentations des tarifs de Ryanair. La tradition est menacée dès sa cinquième année. Arrive début décembre et la perspective s’assombri. Arrive Noël et toujours rien.

Jusqu’à un soir, où depuis l’intérieur je lute contre le gel extérieur à coups de chocolats chaud. À la TV, une émission de voyages. Devant moi, un pc, une connexion, easyjet.com en « favoris ». Je clique, plus par ennui que par envie ; je tapote quelques destinations depuis Barcelone et tombe sur un super plan ! Liverpool : départ le 31 en fin d’après-midi, retour le 1er tôt le matin. Et tout s’emballe. Je me vois dans 50 ans, raconter à mes petits enfants que si papy saute dans un bus une fois par an, c’est pour perpétrer une tradition commencée à ses 20 ans. Je me vois dépenser 100€ dans un club barcelonais pour une soirée qui n’aura, comme valeur ajoutée par rapport à un samedi banal, que les cotillons en plus. Pour moins de la moitié, je peux sauter dans un avion ; m’envoyer un nouveau fix d’inconnu, une nouvelle dose d’excitation de ne pas savoir où je vais mettre les pieds. Douze heures qui changeront ma vie, ou qui ne la changeront pas, qui sait ? Et c’est cette dernière question qui vaut tous les kilomètres du monde.


Ça se trouve, je me terminerai seul face au Mersey et avec comme seule compagnie, les Beatles qui me souhaiteront la bonne année ; ou alors je passerai la meilleure nuit de ma vie. Certains disent que vivre avec peur c’est vivre à moitié ; je pense personnellement que vivre dans l’incertitude c’est vivre deux fois. En attendant, bonne année.

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dimanche 19 décembre 2010

Regard Nicotine

Hein ? Quoi ?! Mais d’où tu sors toi ! Je… Merde, mes clopes ! Elle continue à parler ? Où est mon iPod ? Où est le bouton « pause » ? tant pis, j’arrache mes écouteurs; désolé Radiohead pour cette interruption abrupte. Ah, non ; elle ne parlait pas. Bah, elle est tout aussi magnifique en silence. Oh non !!!! Elle sourit ! Non, s’il te plait, ne fait pas ça. Je t’en supplie. Ne me foudroie pas, pas encore, pas maintenant. Trop tard. Mais elles sont où mes Chersterfield ?! Je ressemble à une fille qui remue son sac à la recherche de ses clés. Sent-elle ma nervosité ? Que je suis face à mon deuxième syndrome de Stendhal ? Je vais lever un œil, je veux déguster chaque parcelle de son faciès ; avec un peu de chance elle regarde ailleurs. Oh non ! Ses énormes prunelles me fixent. Ses lèvres se serrent faisant gonfler ses joues. Qu’est-ce qui me chatouille au bout du nez ? Oh merde ! Je transpire alors que je meurs de froid. Je suis ridicule. Elle me ridiculise sans le vouloir. Elle ridiculise toute nature environnante, morte ou vivante. Aller David, penses à ton dentiste. Oh shit ! Mon dentiste a gardé son tablier blanc mais a troqué son visage contre celui de cette œuvre d’art qui me demande une cigarette. Mais elles sont où putain ?! Je touche mes lunettes, mon portefeuille, mon portable, mais pas de paquet de sèches. Et son t-shirt à l’effigie des Kinks qui se gonfle et se dégonfle sous mes yeux. Yeah baby, you really got me. Drame ! Une image tacle ma vision. Le paquet de clopes sur mon bureau, entre deux bouquins et mes Stimorols. Fuck ! J’aurai dû être accroc au tabac. Je ferme les yeux et prends mon souffle pour lui annoncer que je dois répondre négativement à sa demande ; que le Parthénon réclame son retour. « Sorry, I don’t ». Elle hausse les épaules et, sans perdre le sourire, me souffle « It’s alright, thanks ». Elle s’en va.

Avé César, celui qui vient de mourir te salue ; épargne à tes lions l’effort de me chasser, car je suis déjà mort.


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jeudi 16 décembre 2010

Turbulencias de enero

Lo oléis? lo sentís ? ese olor a azufre, ese olor a exámenes.

Se palpa en el aire una atmósfera de calma tensa; se masca la tensión. Son las últimas clases antes de nuestro internamiento en campos de trabajos forzados con wifi, también llamados “bibliotecas”. Algunos profesores apuran las últimas sesiones para acabar el temario; otros estiran los capítulos para que no se diga que el temario se ha quedado corto; y al fin, otros tienen menos ganas de dar clase que nosotros de seguirlas, entonces emulan a los maestros de escuela proponiendo clases relax pre-vacacionales. Solo les falta decir “en la próxima clase, cada uno traerá material para crear su propio belén de Navidad”.

Se nota que llegan los exámenes porque entre clase y clase, los alumnos se precipitan hacia la reprografía para fotocopiar páginas de “literatura académica” con el fin de incrementar la deforestación. A su vuelta a clase, llegan con el rostro serio, centrados en ser discretos, ni que esos documentos llevaran wikileaks de wikileaks (entiéndase las filtraciones de las filtraciones). Todos parecemos agentes secretos del MI6 tras haber derrabado unos documentos que podrían abortar los maquiavélicos planes de un malvado magnate ruso.

Yo noto que llegan los exámenes porque paso horas mirando al calendario, tratando de configurar mi blocus (en Bélgica, periodo de estudio pre-exámenes). Tantos días para tal asignatura, tener en cuenta navidad y nochevieja, tal concierto, tal partido. Después paso tantos o más minutos creando un bonito documento Excell que dominará mi habitación para las próximas semanas.

Noto que llegan los exámenes porque, como un piloto de avión, veo una zona de turbulencias llegar. Turbulencias físicas, sociales y anímicas. Pasaré horas bajo la luz artificial de la biblioteca del Raval. Horas inerte ante unos apuntes que bailarán la Macarena bajo mi mirada Montillana (desesperada). Me alimentaré mal, dormiré peor. Acabaré rendido, harto, probablemente con ganas de matar. Mi vida social se limitará a las miradas cruzadas con los demás estudiantes en mi viaje hacia el baño. El único alcohol que tomaré será el de los bombones “Mon chéri”, que otra vez me mandarán por las fiestas y otra vez los comeré con asco.

El apartado anímico será, otra vez, el más perjudicado. Me montaré una y otra vez al ascensor emocional con la música y Baudelaire como únicos estabilizadores. Espero que mi iPod no me abandone y que las Fleurs du Mal no se marchiten.


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