dimanche 31 octobre 2010

Rédaction sur PQ

VLAN !!! J'étais tranquillement en train de lire l'histoire de la Garde Suisse sur Wikipedia, quand mon boss débarque dans mon bureau. La force avec laquelle il claque la porte fait trembler, même les arlequins suisses.

- Non mais je n'en reviens pas là!!!! Quatre misérables articles pour tout le mois d'octobre?! C'est pour ça que je te paie?! Après ta performance du mois d'aout, c'est la dégringolade! T'as intérêt à pondre un papier avant minuit, sinon je supprime les Speculoos de la machine à café!

- Mais... mais je n'ai aucune idée de sur quoi écrire. Je passe mes journées à la bibliothèque; ma vie active se limite à mes aller-retours entre ma chaise et les WC.

- Je m'en fous, t'as qu'à écrire sur la texture du PQ. Ça intéressera quelqu'un pour changer. Je veux ton article à 23h55 sur mon bureau! Capiche?

Et le revoilà parti, laissant cette fois la porte grande ouverte. Quand je vais la fermer, les regards de mes collègues me transpercent. "Bon à rien, fainéant, tes textes variqueux nous foutent la gerbe; et dire que t'es payé pour ça!". Je rentre tête basse et me confronte à la solitude la page blanche. Il es 23h18. Rien.

Pfff Moi, écrire sur du PQ... non mais. Si je passe tant de temps à la bibliothèque c'est bien pour pouvoir foutre le camp de ce bureau miteux. D'ailleurs, ça faisait bien longtemps que je ne passais pas la majeure partie de ma vie en bibliothèque. J'en avais oublié son air sec et sa lumière artificielle. C'est fou comme en période d'examens, une bibliothèque peut ressembler à une usine textile du XIXème: tout le monde a sa place ; tous les matin, c'est le même rituel, les même regards cernés, les mêmes visages pleins de lassitude. Toujours ce gars qui a oublié ses mouchoirs en papier et qui renifle toutes les 8 secondes. Ah, ce midi j'ai été manger chez ma tante, je n'aurais pas du; car une bibliothèque n'est pas la salle de concert idéale pour que mon intestin se lance dans un hommage à Tchaïkovski. Heureusement, le gars sans mouchoir assumera toutes les responsabilités. Depuis que je "réside" dans la bibliothèque du Raval, j'ai appris à lire l'heure en fonction de l'hombre des étagères. Je suis sur le point de l'inclure dans mon CV; pour quand je brûlerai cette boite. Et j'avais aussi oublié la "sexytitude" d'une fille s'étirant juste devant moi. Bon ok, ce n'est pas toujours sexy. Ben dis-donc, des Erasmus ici! Mais qu'est-ce qu'ils font là? Ils sont pas en boite eux? Ah, je sais l'erreur que j'ai commis. Je n'aurai pas de venir à la fac d'Histoire: cette aprem, j'ai passe une heure à feuilleter un bouquin sur l'histoire des USA. Ben bravo, c'est pire qu'avoir Facebook à portée de main. Mais ce que je préfère à la BU, ce sont les toilettes. J'adore y lire les messages politiques écris sur les murs. C'est plutôt marrant et pathétique. J'ai aussi remarqué que l'Université de Barcelone s'en moque pas mal de la crise; ils ont du papier toilette double couche!

Merde... j'ai finalement parlé du PQ. Tant pis. Je le laisse sur son bureau, il n'aura qu'à s'essuyer avec. Pauvre type!

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lundi 25 octobre 2010

Nos Chemins

Pour la gloire des rencontres divines
Auxquelles s’agrippent nos espoirs ultimes
Uniques radeaux nous permettant de naviguer
Loin des côtes pâles de la morosité
Illusion de paradis permanent
Nudité élégante des sentiments
Et voici déjà le bourreau prénommé « Temps »

Lésions du cœur et de l’esprit
Aussitôt dépistées, aussitôt guéries
Générosité survolant les terres arides
Altruisme défiant la peur du vide
Remercierai-je un jour assez le destin ?
Démiurge de ce conte intitulé « Nos Chemins »
Et voici déjà dame Distance, perfide et sournoise catin.




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jeudi 14 octobre 2010

L'ascenseur sérivore

J’entre dans le bâtiment et me dirige vers l’ascenseur. Les portes se referment et je me dis que monter douze étages juste pour aller voir la nouvelle saison de Plus Belle La Vie, c’est une vraie preuve d’amour.

Tiens, l’ascenseur n’est qu’au premier étage et il s’arrête déjà ; étrange. Hank Moody entre ! Vêtu d’un blazer et d’une simple chemise noire, il me dit « Hi » et s’allume une cigarette. Je lui fais comprendre que nous sommes dans un ascenseur et que ce n’est pas très légal. Les vapeurs de Jack Daniels qui s’échappent de sa bouche me font comprendre qu’il n’en a rien à cirer.

Au deuxième étage, la boite en acier s’arrête à nouveau. Quelle est ma surprise quand Michael Scofield entre. Il est torse nu. Hank ne se surprend même pas. Michael me demande de lui réciter une série des chiffres tatouée sur son omoplate. 5485V14. À peine fini, il a déjà disparu par la trappe située sur nos têtes.

Troisième arrêt, Barney Stinson entre de costard vêtu. Il examine nos têtes et surtout notre genre et crache avec dédain : « only dudes around here ?! ».

Au quatrième étage, Sheldon et Leonard font leur apparition. Tout d’un coup, des rires en boite se déclenchent. Barney, Hank et moi nous regardons et leur annonçons que l’ascenseur est plein. Ils ressortent.

Cinquième palier, les portes s’ouvrent et la beauté de Sarah Parker ébloui les parois métalliques de la boite. Les trois mâles restons sans voix ; même si Hank semble imperturbable.

À l’étage suivant, Sarah et Barney quittent ensemble l’ascenseur. Je serre mes mâchoires, dégouté. Hank demeure impassible. Les portes commencent à se fermer quand une main les arrête. Sarah entre à nouveau, indignée. Je me penche et vois Barney au sol avec une énorme marque sur sa joue. Sarah me chuchote à l’oreille ce que lui a susurré Barney. Le repas de ce midi commence à danser de la tecktonik dans mon estomac ; je suis à deux doigts de tapisser la porte de l’ascenseur.

Septième niveau, Dexter entre. Il a deux gros sacs noirs pendant de ses mains gantées. Il ne dit rien. Son regard noir nous transperce alors qu’il s’installe dans le fond.

Au huitième étage ; Moss entre avec un bloc-notes et un chronomètre. Je lui demande ce qu’il fait. Sans me regarder et prêt à lancer son chrono, il m’explique qu’il calcule, sur mil mouvements, le temps du trajet entre deux étages. Je lui réponds « aaaaaah ok ».
Moss descend à l’étage suivant. Anyway.

Dixième étage ; Dexter ressort en marmonnant : « Tonight is the night ». Ce gars est comme un courant d’air. Il nous dit qu’il a encore un peu de travail à faire ici.

Onzième niveau, Hank sort du bras de Sarah. WTF ! Alors là j’ai rien compris ! Comment a-t-il fait ? Il a à peine eu le temps de lui parler. Les trois secondes de mon échange avec Moss ! Suffisant ? Chapeau bas l’artiste.

Douzième étage ; le mien. Encore sous le choc après ce voyage, je vais avoir du mal à me concentrer sur cette série culte qu’est Plus Belle La Vie. Mais bon, la série étant un prétexte, j’espère avoir appris quelque chose de cette ascension.

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mardi 12 octobre 2010

Vol 1012 de Poisse Airlines

Vous connaissez cette sensation? Mais si. Quand il fait lourd; chaud et humide mais que le soleil est emprisonné derrières les nuages. Quand les mouches cherchent refuge dans le salon car elles sentent la tempête arriver. Quand on se dit que finalement, on a bien fait de refuser cette proposition de sortie, car le vent se lève et que le déluge est bien plus poétique derrière une fenêtre.

Vous savez? Quand vous n'avez pas payé votre ticket de métro et qu'un groupe de contrôleur s'apprête à monter dans le wagon. Quand dans ce même métro, vous êtes assis confortablement et une vieille dame vient se planter devant vous avec des yeux de chien battu.

Oui, vous savez. Lorsque vous voyez, impuissant, l'énorme bouse arriver droit sur vous. Quand les tambours du pessimisme taisent toutes les joyeuses clarinettes. Quand après avoir tourné à droite, vous vous rendez compte que cette route mène à Bagdad; que l'autre menait à Notting Hill. Je parle de ce moment clé. Ce quart de seconde qui semble éternel et qui vous ramène sur terre d'une gifle la main ouverte. Cette foudre qui transforme votre énorme sourire en voile humide couvrant votre rétine.

Life’s a bitch, buy her a drink.



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dimanche 3 octobre 2010

Une maison en tissu

Mes chaussures sont mon unique foyer. La seule terre qui accepte le déploiement de mes racines. Elles sont moi. Je suis elles. Tellement libres et à la fois tellement dépendantes. Elles s’usent et craquent ; toujours sous la plante, là où personne ne peut percevoir l’érosion du temps. Elles craignent l’eau mais quand la pluie s’invite, mon 43 ouvre grand ses cicatrices. Elles sont en tissu. En apparence chaudes et douces, quand l’hiver arrive, le froid les paralyse Elles se retrouvent jetées sous le lit à attendre que le soleil se relève. Comme un enfant fuyant le méchant dragon qui attaque le donjon de son sommeil. Comme Holden, je ne me sens chez moi que dans les lieux flous et instables. Dès que je m’arrête, la poussière m’empêche de respirer. Ma chaussure s’enfonce dans sa propre empreinte. Alors je bouge. Je fuis l’enracinement. De toute façon, mes racines rencontreront toujours des semelles. Je jette des t-shirt, des pantalons, des chaussettes ; mais jamais vous ne me verrez jeter des chaussures. Peu importe leur état, elles seront toujours ma seule demeure.

Quelques unes de mes résidences

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