mercredi 29 décembre 2010

Sur mon 31 pour Liverpool

Traditions. Bénites ou maudites ? Dès sa naissance nous en sommes victimes; enfermés dans sa cage aux barreaux faits de promesses. Je suis tombé dedans il y a deux ans. J’ai signé un pacte ; une nuit à Paris. Depuis, chaque année je cours le risque de le briser ; de briser un mythe qui grandi d’hiver en hiver.

Tout commence à Bruxelles ; après-midi du 31 décembre 2006. Le plan pour ce soir m’excite tout autant que le climat dehors. Diner en famille, les douze raisins et puis direction le centre ville pour s’emmitoufler dans un bar où je dilapiderai la moitié de mon budget du mois pour m’aligner sur la monotonie du reste. Pas folichon comme perspective. Je suis affalé sur le sofa et vois comment les australiens, les thaïlandais, les indiens passent à l’an neuf. « J’aimerai bien le passer ailleurs, faire quelque chose que je ne puisse pas faire tous les week-ends ».

Un an plus tard, j’ai l’opportunité pour la première fois de passer le nouvel an ailleurs ; à Valence. Je saute sur l’occasion. Même si je ne me souviens de pas grand-chose, les photos me rappellent que ce soir là, je n’étais pas sur le territoire de Manneken Pis. Les mois passent et je me dis que je tomberai à nouveau dans la même monotonie l'année suivante. Jusqu’au moment où une étincelle se produit dans une tête française. "Et si on organisait le réveillon 2008 à Paris". Et c’est ce soir là que je signerai le pacte avec madame espace-temps. C’est décidé, je ne passerai jamais plus nouvel an dans une même ville. Suivant donc cette nouvelle loi anti-monotonie, l’année suivante -2009- c’est sous les 21° de Barcelone que nous célébrons l’an neuf. Mission accomplie. Mais je sens qu’au fil des années, l’entreprise sera de plus en plus difficile ; les destinations diminuent et les sofas sur lesquels somnoler s’estompent.

Le drame arrive 365 jours après. Après d’intenses négociations, aucun projet ne voit le jour pour le 31-2010. La viabilité des voyages s’évapore au rythme des augmentations des tarifs de Ryanair. La tradition est menacée dès sa cinquième année. Arrive début décembre et la perspective s’assombri. Arrive Noël et toujours rien.

Jusqu’à un soir, où depuis l’intérieur je lute contre le gel extérieur à coups de chocolats chaud. À la TV, une émission de voyages. Devant moi, un pc, une connexion, easyjet.com en « favoris ». Je clique, plus par ennui que par envie ; je tapote quelques destinations depuis Barcelone et tombe sur un super plan ! Liverpool : départ le 31 en fin d’après-midi, retour le 1er tôt le matin. Et tout s’emballe. Je me vois dans 50 ans, raconter à mes petits enfants que si papy saute dans un bus une fois par an, c’est pour perpétrer une tradition commencée à ses 20 ans. Je me vois dépenser 100€ dans un club barcelonais pour une soirée qui n’aura, comme valeur ajoutée par rapport à un samedi banal, que les cotillons en plus. Pour moins de la moitié, je peux sauter dans un avion ; m’envoyer un nouveau fix d’inconnu, une nouvelle dose d’excitation de ne pas savoir où je vais mettre les pieds. Douze heures qui changeront ma vie, ou qui ne la changeront pas, qui sait ? Et c’est cette dernière question qui vaut tous les kilomètres du monde.


Ça se trouve, je me terminerai seul face au Mersey et avec comme seule compagnie, les Beatles qui me souhaiteront la bonne année ; ou alors je passerai la meilleure nuit de ma vie. Certains disent que vivre avec peur c’est vivre à moitié ; je pense personnellement que vivre dans l’incertitude c’est vivre deux fois. En attendant, bonne année.

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dimanche 19 décembre 2010

Regard Nicotine

Hein ? Quoi ?! Mais d’où tu sors toi ! Je… Merde, mes clopes ! Elle continue à parler ? Où est mon iPod ? Où est le bouton « pause » ? tant pis, j’arrache mes écouteurs; désolé Radiohead pour cette interruption abrupte. Ah, non ; elle ne parlait pas. Bah, elle est tout aussi magnifique en silence. Oh non !!!! Elle sourit ! Non, s’il te plait, ne fait pas ça. Je t’en supplie. Ne me foudroie pas, pas encore, pas maintenant. Trop tard. Mais elles sont où mes Chersterfield ?! Je ressemble à une fille qui remue son sac à la recherche de ses clés. Sent-elle ma nervosité ? Que je suis face à mon deuxième syndrome de Stendhal ? Je vais lever un œil, je veux déguster chaque parcelle de son faciès ; avec un peu de chance elle regarde ailleurs. Oh non ! Ses énormes prunelles me fixent. Ses lèvres se serrent faisant gonfler ses joues. Qu’est-ce qui me chatouille au bout du nez ? Oh merde ! Je transpire alors que je meurs de froid. Je suis ridicule. Elle me ridiculise sans le vouloir. Elle ridiculise toute nature environnante, morte ou vivante. Aller David, penses à ton dentiste. Oh shit ! Mon dentiste a gardé son tablier blanc mais a troqué son visage contre celui de cette œuvre d’art qui me demande une cigarette. Mais elles sont où putain ?! Je touche mes lunettes, mon portefeuille, mon portable, mais pas de paquet de sèches. Et son t-shirt à l’effigie des Kinks qui se gonfle et se dégonfle sous mes yeux. Yeah baby, you really got me. Drame ! Une image tacle ma vision. Le paquet de clopes sur mon bureau, entre deux bouquins et mes Stimorols. Fuck ! J’aurai dû être accroc au tabac. Je ferme les yeux et prends mon souffle pour lui annoncer que je dois répondre négativement à sa demande ; que le Parthénon réclame son retour. « Sorry, I don’t ». Elle hausse les épaules et, sans perdre le sourire, me souffle « It’s alright, thanks ». Elle s’en va.

Avé César, celui qui vient de mourir te salue ; épargne à tes lions l’effort de me chasser, car je suis déjà mort.


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jeudi 16 décembre 2010

Turbulencias de enero

Lo oléis? lo sentís ? ese olor a azufre, ese olor a exámenes.

Se palpa en el aire una atmósfera de calma tensa; se masca la tensión. Son las últimas clases antes de nuestro internamiento en campos de trabajos forzados con wifi, también llamados “bibliotecas”. Algunos profesores apuran las últimas sesiones para acabar el temario; otros estiran los capítulos para que no se diga que el temario se ha quedado corto; y al fin, otros tienen menos ganas de dar clase que nosotros de seguirlas, entonces emulan a los maestros de escuela proponiendo clases relax pre-vacacionales. Solo les falta decir “en la próxima clase, cada uno traerá material para crear su propio belén de Navidad”.

Se nota que llegan los exámenes porque entre clase y clase, los alumnos se precipitan hacia la reprografía para fotocopiar páginas de “literatura académica” con el fin de incrementar la deforestación. A su vuelta a clase, llegan con el rostro serio, centrados en ser discretos, ni que esos documentos llevaran wikileaks de wikileaks (entiéndase las filtraciones de las filtraciones). Todos parecemos agentes secretos del MI6 tras haber derrabado unos documentos que podrían abortar los maquiavélicos planes de un malvado magnate ruso.

Yo noto que llegan los exámenes porque paso horas mirando al calendario, tratando de configurar mi blocus (en Bélgica, periodo de estudio pre-exámenes). Tantos días para tal asignatura, tener en cuenta navidad y nochevieja, tal concierto, tal partido. Después paso tantos o más minutos creando un bonito documento Excell que dominará mi habitación para las próximas semanas.

Noto que llegan los exámenes porque, como un piloto de avión, veo una zona de turbulencias llegar. Turbulencias físicas, sociales y anímicas. Pasaré horas bajo la luz artificial de la biblioteca del Raval. Horas inerte ante unos apuntes que bailarán la Macarena bajo mi mirada Montillana (desesperada). Me alimentaré mal, dormiré peor. Acabaré rendido, harto, probablemente con ganas de matar. Mi vida social se limitará a las miradas cruzadas con los demás estudiantes en mi viaje hacia el baño. El único alcohol que tomaré será el de los bombones “Mon chéri”, que otra vez me mandarán por las fiestas y otra vez los comeré con asco.

El apartado anímico será, otra vez, el más perjudicado. Me montaré una y otra vez al ascensor emocional con la música y Baudelaire como únicos estabilizadores. Espero que mi iPod no me abandone y que las Fleurs du Mal no se marchiten.


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dimanche 21 novembre 2010

Del museo a la biblioteca

Por qué cada vez que decido ir a la biblioteca, la crème de la crème de las musas barcelonesas deciden lo mismo. Me vengo a la biblioteca para poder centrarme en mi trabajo: huyo de los llantos apocalípticos del hijo de mi vecino, de la televisión a todo volumen en el salón, de las idas y venidas del camión de la basura bajo mi ventana, de mis idas y venidas a la nevera en busca de unas calorías que harán pasar el tiempo. Vengo aquí en busca de paz y ambiente estudioso.

Y qué me encuentro? Una pasarela Victoria Secret a 60 centímetros de mis apuntes sobre Naciones Unidas. Me siento como un niño Egipcio mirando los barcos pasar por el Canal de Suez. Al final de la perspectiva se encuentra un mundo mejor. Intento centrarme. Me toca analizar un informe sobre la cárcel de Guantánamo. Pero como hacerlo cuando todo, incluso los juicios ilegales y las torturas, se convierten en escenas obscenas. Ni falta hace comentar que los demás estudiantes sentados a mí alrededor me ven como un completo degenerado. Cada 14 segundos, levanto la cabeza simulando una profunda búsqueda de inspiración. Tic, toc, tic, toc. Cada 14 segundos, mis ojos se desvían atraídos por el son de unos tacones altos; como una cobra ante un encantador de serpientes.

En las discotecas, no hay nada peor que situarse en la zona de tránsito entre la pista y los baños. En una biblioteca, no hay mayor bendición –o castigo desde el punto de vista académico-. Porque en estas condiciones, dudo bastante de mi productividad; ya que todo este vaivén angelical me ha llevado a abrir una nueva página de Word y escribir esto. De todo, menos Guantánamo.


Ps: al final he conseguido acabar mi trabajo, pero más me vale echarle un vistazo más tarde en la soledad monacal de mi habitación; no vaya a ser que mi ensayo se haya convertido en un cutre guión de película por no decir de largometraje no apto para todos los públicos.

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vendredi 19 novembre 2010

Barcelona es un museo

Hacía mucho que no me daba un paseo nocturno por Barcelona. Hoy me he regalado esta visita al museo más grande de la ciudad: sus calles. Me quito los cascos para poder escuchar la cacofonía de la ciudad: el sonido metálico de un Bicing agonizante, el acelerón de un Audi Q7 cuando la diagonal se convierte en circuito urbano, el insulto de un taxista, el catalán bourgeois de dos chicas saliendo de Gucci, etc. Destacaría dos momentos de dicho paseo. Bueno, tres: Hermes es la “boutique” con protección anti atraco más elegante de todo Barna.

El primer momento. Me dispongo a cruzar Gran Vía por Passeig de Gracia. Estoy esperando que el semáforo pasara al verde cuando de repente se paran a mi altura tres chicos. De entre 25 y 30 años, los tres van de etiqueta. Smoking y repeinados. Todos cargan con fundas de instrumentos. Probablemente acaban de tocar en alguna sala cercana. Me inclino un poco y veo que los tres llevan una cerveza verde en sus respectivas manos. Uno de ellos la levanta y brinda con sus compañeros. En un perfecto inglés pero con cierto aroma eslavo, declara con satisfacción “señores, salud”. El semáforo está verde y allí se van. Me quedo un instante parado y me quedo pensando “qué señores, bravó!”. Músicos clásicos con la satisfacción del deber cumplido pintada en sus caras y compartiendo un merecido premio con sabor a malta.


Unas manzanas más al sur, paso por delante del edificio de Caja Madrid en plaza Catalunya. Veo una gran cantidad de personas sin fortuna esperando. Estas personas están acostumbradas a esperar, pero suelen esperar con la mirada perdida, sin objetivo, sin nada que esperar del tiempo ni de la vida. Pero aquí, esperan con un brillo en los ojos. Aguardan en fila, disciplinados pero con cierta excitación. Me pregunto qué pueden estar esperando. Remonto la cola y a la cabeza de esta, veo tres personas con bolsas de plástico. Reparten paquetes de aluminio; reparten bocadillos. Por lo visto no es algo puntual, se nota que entre los desafortunados de bolsillo y afortunados de corazón hay una relación ya duradera. Por segunda vez esta noche, “bravó”.


En estos días en los que estoy inmerso en el estudio de los fundamentos, las artimañas y los excesos del capitalismo más frío y despiadado, no está de más darse con este tipo de escenas.


Por que un paseo por Barcelona vale más que una entrada a Port Aventura. Cuánto lo echaba de menos.

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dimanche 31 octobre 2010

Rédaction sur PQ

VLAN !!! J'étais tranquillement en train de lire l'histoire de la Garde Suisse sur Wikipedia, quand mon boss débarque dans mon bureau. La force avec laquelle il claque la porte fait trembler, même les arlequins suisses.

- Non mais je n'en reviens pas là!!!! Quatre misérables articles pour tout le mois d'octobre?! C'est pour ça que je te paie?! Après ta performance du mois d'aout, c'est la dégringolade! T'as intérêt à pondre un papier avant minuit, sinon je supprime les Speculoos de la machine à café!

- Mais... mais je n'ai aucune idée de sur quoi écrire. Je passe mes journées à la bibliothèque; ma vie active se limite à mes aller-retours entre ma chaise et les WC.

- Je m'en fous, t'as qu'à écrire sur la texture du PQ. Ça intéressera quelqu'un pour changer. Je veux ton article à 23h55 sur mon bureau! Capiche?

Et le revoilà parti, laissant cette fois la porte grande ouverte. Quand je vais la fermer, les regards de mes collègues me transpercent. "Bon à rien, fainéant, tes textes variqueux nous foutent la gerbe; et dire que t'es payé pour ça!". Je rentre tête basse et me confronte à la solitude la page blanche. Il es 23h18. Rien.

Pfff Moi, écrire sur du PQ... non mais. Si je passe tant de temps à la bibliothèque c'est bien pour pouvoir foutre le camp de ce bureau miteux. D'ailleurs, ça faisait bien longtemps que je ne passais pas la majeure partie de ma vie en bibliothèque. J'en avais oublié son air sec et sa lumière artificielle. C'est fou comme en période d'examens, une bibliothèque peut ressembler à une usine textile du XIXème: tout le monde a sa place ; tous les matin, c'est le même rituel, les même regards cernés, les mêmes visages pleins de lassitude. Toujours ce gars qui a oublié ses mouchoirs en papier et qui renifle toutes les 8 secondes. Ah, ce midi j'ai été manger chez ma tante, je n'aurais pas du; car une bibliothèque n'est pas la salle de concert idéale pour que mon intestin se lance dans un hommage à Tchaïkovski. Heureusement, le gars sans mouchoir assumera toutes les responsabilités. Depuis que je "réside" dans la bibliothèque du Raval, j'ai appris à lire l'heure en fonction de l'hombre des étagères. Je suis sur le point de l'inclure dans mon CV; pour quand je brûlerai cette boite. Et j'avais aussi oublié la "sexytitude" d'une fille s'étirant juste devant moi. Bon ok, ce n'est pas toujours sexy. Ben dis-donc, des Erasmus ici! Mais qu'est-ce qu'ils font là? Ils sont pas en boite eux? Ah, je sais l'erreur que j'ai commis. Je n'aurai pas de venir à la fac d'Histoire: cette aprem, j'ai passe une heure à feuilleter un bouquin sur l'histoire des USA. Ben bravo, c'est pire qu'avoir Facebook à portée de main. Mais ce que je préfère à la BU, ce sont les toilettes. J'adore y lire les messages politiques écris sur les murs. C'est plutôt marrant et pathétique. J'ai aussi remarqué que l'Université de Barcelone s'en moque pas mal de la crise; ils ont du papier toilette double couche!

Merde... j'ai finalement parlé du PQ. Tant pis. Je le laisse sur son bureau, il n'aura qu'à s'essuyer avec. Pauvre type!

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lundi 25 octobre 2010

Nos Chemins

Pour la gloire des rencontres divines
Auxquelles s’agrippent nos espoirs ultimes
Uniques radeaux nous permettant de naviguer
Loin des côtes pâles de la morosité
Illusion de paradis permanent
Nudité élégante des sentiments
Et voici déjà le bourreau prénommé « Temps »

Lésions du cœur et de l’esprit
Aussitôt dépistées, aussitôt guéries
Générosité survolant les terres arides
Altruisme défiant la peur du vide
Remercierai-je un jour assez le destin ?
Démiurge de ce conte intitulé « Nos Chemins »
Et voici déjà dame Distance, perfide et sournoise catin.




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jeudi 14 octobre 2010

L'ascenseur sérivore

J’entre dans le bâtiment et me dirige vers l’ascenseur. Les portes se referment et je me dis que monter douze étages juste pour aller voir la nouvelle saison de Plus Belle La Vie, c’est une vraie preuve d’amour.

Tiens, l’ascenseur n’est qu’au premier étage et il s’arrête déjà ; étrange. Hank Moody entre ! Vêtu d’un blazer et d’une simple chemise noire, il me dit « Hi » et s’allume une cigarette. Je lui fais comprendre que nous sommes dans un ascenseur et que ce n’est pas très légal. Les vapeurs de Jack Daniels qui s’échappent de sa bouche me font comprendre qu’il n’en a rien à cirer.

Au deuxième étage, la boite en acier s’arrête à nouveau. Quelle est ma surprise quand Michael Scofield entre. Il est torse nu. Hank ne se surprend même pas. Michael me demande de lui réciter une série des chiffres tatouée sur son omoplate. 5485V14. À peine fini, il a déjà disparu par la trappe située sur nos têtes.

Troisième arrêt, Barney Stinson entre de costard vêtu. Il examine nos têtes et surtout notre genre et crache avec dédain : « only dudes around here ?! ».

Au quatrième étage, Sheldon et Leonard font leur apparition. Tout d’un coup, des rires en boite se déclenchent. Barney, Hank et moi nous regardons et leur annonçons que l’ascenseur est plein. Ils ressortent.

Cinquième palier, les portes s’ouvrent et la beauté de Sarah Parker ébloui les parois métalliques de la boite. Les trois mâles restons sans voix ; même si Hank semble imperturbable.

À l’étage suivant, Sarah et Barney quittent ensemble l’ascenseur. Je serre mes mâchoires, dégouté. Hank demeure impassible. Les portes commencent à se fermer quand une main les arrête. Sarah entre à nouveau, indignée. Je me penche et vois Barney au sol avec une énorme marque sur sa joue. Sarah me chuchote à l’oreille ce que lui a susurré Barney. Le repas de ce midi commence à danser de la tecktonik dans mon estomac ; je suis à deux doigts de tapisser la porte de l’ascenseur.

Septième niveau, Dexter entre. Il a deux gros sacs noirs pendant de ses mains gantées. Il ne dit rien. Son regard noir nous transperce alors qu’il s’installe dans le fond.

Au huitième étage ; Moss entre avec un bloc-notes et un chronomètre. Je lui demande ce qu’il fait. Sans me regarder et prêt à lancer son chrono, il m’explique qu’il calcule, sur mil mouvements, le temps du trajet entre deux étages. Je lui réponds « aaaaaah ok ».
Moss descend à l’étage suivant. Anyway.

Dixième étage ; Dexter ressort en marmonnant : « Tonight is the night ». Ce gars est comme un courant d’air. Il nous dit qu’il a encore un peu de travail à faire ici.

Onzième niveau, Hank sort du bras de Sarah. WTF ! Alors là j’ai rien compris ! Comment a-t-il fait ? Il a à peine eu le temps de lui parler. Les trois secondes de mon échange avec Moss ! Suffisant ? Chapeau bas l’artiste.

Douzième étage ; le mien. Encore sous le choc après ce voyage, je vais avoir du mal à me concentrer sur cette série culte qu’est Plus Belle La Vie. Mais bon, la série étant un prétexte, j’espère avoir appris quelque chose de cette ascension.

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mardi 12 octobre 2010

Vol 1012 de Poisse Airlines

Vous connaissez cette sensation? Mais si. Quand il fait lourd; chaud et humide mais que le soleil est emprisonné derrières les nuages. Quand les mouches cherchent refuge dans le salon car elles sentent la tempête arriver. Quand on se dit que finalement, on a bien fait de refuser cette proposition de sortie, car le vent se lève et que le déluge est bien plus poétique derrière une fenêtre.

Vous savez? Quand vous n'avez pas payé votre ticket de métro et qu'un groupe de contrôleur s'apprête à monter dans le wagon. Quand dans ce même métro, vous êtes assis confortablement et une vieille dame vient se planter devant vous avec des yeux de chien battu.

Oui, vous savez. Lorsque vous voyez, impuissant, l'énorme bouse arriver droit sur vous. Quand les tambours du pessimisme taisent toutes les joyeuses clarinettes. Quand après avoir tourné à droite, vous vous rendez compte que cette route mène à Bagdad; que l'autre menait à Notting Hill. Je parle de ce moment clé. Ce quart de seconde qui semble éternel et qui vous ramène sur terre d'une gifle la main ouverte. Cette foudre qui transforme votre énorme sourire en voile humide couvrant votre rétine.

Life’s a bitch, buy her a drink.



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dimanche 3 octobre 2010

Une maison en tissu

Mes chaussures sont mon unique foyer. La seule terre qui accepte le déploiement de mes racines. Elles sont moi. Je suis elles. Tellement libres et à la fois tellement dépendantes. Elles s’usent et craquent ; toujours sous la plante, là où personne ne peut percevoir l’érosion du temps. Elles craignent l’eau mais quand la pluie s’invite, mon 43 ouvre grand ses cicatrices. Elles sont en tissu. En apparence chaudes et douces, quand l’hiver arrive, le froid les paralyse Elles se retrouvent jetées sous le lit à attendre que le soleil se relève. Comme un enfant fuyant le méchant dragon qui attaque le donjon de son sommeil. Comme Holden, je ne me sens chez moi que dans les lieux flous et instables. Dès que je m’arrête, la poussière m’empêche de respirer. Ma chaussure s’enfonce dans sa propre empreinte. Alors je bouge. Je fuis l’enracinement. De toute façon, mes racines rencontreront toujours des semelles. Je jette des t-shirt, des pantalons, des chaussettes ; mais jamais vous ne me verrez jeter des chaussures. Peu importe leur état, elles seront toujours ma seule demeure.

Quelques unes de mes résidences

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mercredi 22 septembre 2010

Magic numbers

30 breakfasts. 12 visits to the supermarket. 75 hours of lessons. One visit to the doctor; three to the pharmacy. 26 hours on the Underground. 6 London Bridge crossings. One stroll through the TATE. 62 cups of tea; two of them broken. One book and two magazines read. 23 awkward silences in the lift. 4 Sundays in pyjamas. Two Saturdays in Soho; one in Brixton and one in Camden. 3 bills paid. 7 new friends on Facebook. £27,48 spent in TopShop. 0 flight booked. 8 lads trying to hit on you. 8 disappointed men. 1.944.000 heartbeats. 4 muffins at Costa Coffee. 107 miles with National Express. 59 sighs, 26 of them, over your life. 4 hours starring into space before the Tames. 9 hours listening to The Velvet Underground. 210 hours in bed; 90 sleeping; 43 having nightmares. 30 days and 30 nights to notice that I wasn’t around anymore.


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vendredi 17 septembre 2010

Mauvais plans comptables

Être dépourvu de toute connexion au web permet d’autres activités non moins intéressantes : lecture, balade et archéologie informatique. Cette dernière à comblé bon nombre de mes après-midi estivales.

Avec le temps et les déplacements, je me rends compte que mon disque dur externe commence à prendre une place importante dans ma vie. Celle-ci y est résumée dans les dossiers « Photos » ; « Musique » ou encore « Projets ». Pas de dossier « oups » et d’ailleurs, petit conseil pour tous les adolescents qui lisent ceci : ne jamais, oh grand jamais ! garder ses fichiers compromettant sur son disque dur externe, n’oubliez pas que celui-ci est plus exposé à l’échange et au voyage que votre laptop.

La référence à cet âge où l’acné déploie toute sa beauté n’est pas anodine. En effet, lors d’une après-midi où l’ennui était roi, je me suis mis à jeter un œil à mes anciens dossiers. L’un d’entre eux a attiré mon attention : le fichier « Rapport de stage de 2003 ». Piqué par la curiosité, je l’ouvre. Seize ans à l’époque, j’avais réalisé mon stage en comptabilité (oui, j’étudiais compta) dans une société de construction. Je me demandais : « qu’est-ce qu’un gosse imberbe a bien pu écrire à cette époque là ? ».


Tout ce que je peux dire, c’est qu’à l’époque je ne manquais pas de culot et que l’écriture, ce n’était pas mon fort Nelson (…). En voici quelques perles.

D’abord, un exemple d’autocritique constructive et de modestie :
« À mon avis, mon travail était bon ». Clair, net et précis, what else ?

Un vrai don de l’analyse germait déjà en moi :
« Pour moi, l'ambiance de travail et l'esprit développés dans l'entreprise sont déterminants pour le bon rendement de la société. » C’est clair qu’à 16 ans, on en a vu des sociétés…

Si un jour je veux bosser dans la presse satirique, je crois qu’en montrant la phrase suivante, je serai engagé sur le champ, quelle audace !
« Mes attentes par rapport à ce stage on été rencontrées : ennuyeux et monotone ; je n’en ferai certainement pas mon métier ». Il faut dire qu’avant le stage, je pressentais que la compta ce n’était pas pour moi. Ce stage n’a fait que me le confirmer. C’est pour cela que j’étais quand même reconnaissant envers tout le monde. J’étais juste sincère.

Aller, une dernière perle à ce joli collier de bravoure :
« Si en plus du travail comptable le rythme de travail avait été lent, j’aurais pu m’endormir ». VLAN, c’est pour tous les fanas des plans comptables et leur mallette en sky.

Je me souviens que je ne m’étais quand même pas trop mal débrouillé à la défense orale. Le jury était composé de profs et de comptables. Ils ne l’ont pas trop mal pris. Je crois que c’est ce jour là -27 juin 2003- que j’ai compris que mon truc, serait la diplomatie. No offense hein.

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mercredi 15 septembre 2010

Día 10 : As Seixas - Santiago [70km]

No, no hay ningún error en el título. Han sido 70km en una sola etapa. Como más de dos vueltas a la M30 madrileña. Y no estaba previsto. La idea, era llegar a Arzúa, al día siguiente a Pedrouzo para finalmente llegar el sábado a Santiago. Caminar 40 o 50km nos parecía una empresa casi imposible; llegar a Santiago del tirón: Una dilatada utopía.

Por la mañana, me resulta muy difícil despertarme. Es lo que pasa con los albergues cinco estrellas. Me quedaría un par de semanas pero a las 5h30, ya estoy delante de mi vaso de agua y mi rebanada de pan reseco. Como siempre últimamente, me cuesta mucho iniciar la andadura. No tengo ni idea de donde dormiré esta noche, mis energías son como un perfume que se acaba, mis zapatillas empiezan a ceder por todas partes. Total, si esta mañana hubiese tenido a disposición una hoja de reclamaciones, habría tenido para completar una saga.

Camino con Patricia. No para de hablar pero mi cerebro aún no ha encontrado el interruptor social. Me siento borde y me arrepiento de ello. Pero es que en ese momento, solo me preocupa lo que haré esta noche. La idea de caminar hasta más no poder y dormir donde sea, crece. Mi árido moral no es ayudado por el Camino: paisaje urbano, asfalto, desviaciones kilométricas, etc. El primer pueblo, Melide, parece situarse a 20000 años luz.

Como explicado ayer, en Melide se encuentran tres Caminos diferentes. El Francés (el más popular), el del Norte y el Primitivo (el que hago). A partir de aquí, hay que regatear como Djalminha para adelantar a los demás pelegrinos. Ya no se puede intercambiar algunas palabras con los caminantes que se van alcanzando, son demasiados. Demasiados e insoportables. Les llamo “Fakes”. Grupos de personas que han encontrado una forma barata de pasar una semana con los colegas. Lo peor, es que nos quitan las camas ya que no hay ninguna prioridad para los que viene de más lejos. Todo ello, hace brotar en mí las ganas de ir lo más lejos posible, sin importarme el sueño ni el cansancio. Paradójicamente, ver tanta gente en el Camino, me aporta una dosis extra de motivación. Estoy más positivo y más propenso a conversar. No sin sufrimiento llegamos a Arzúa, la ciudad del queso. Aquí era donde teníamos que parar hoy. El pueblo está a reventar de pelegrinos; un infierno. Nos sentamos a comer en el parque central. Es la una, podríamos llegar a Pedrouzo a las seis, sin prisas y sin pensar en lo que haremos después. Seguimos.

Eso sí, el gorro y las gafas de sol son dos elementos indispensables a la hora de caminar por la tarde. El Camino está prácticamente vacío. Imagino que todos los pelegrinos están disfrutando de una dulce siesta en una de esas camas que nos han robado. Malditos, ojalá los colchones estén llenos de piojos. Después de un par de kilómetros, nos sorprende el ritmo que llevamos. Empezamos a sopesar la idea de tirar hasta Santiago. Lo que esta mañana parecía una locura, es ahora un desafío. En ello, encontramos una nueva fuente de energía y excitación. Hasta entonces deambulábamos como zombis; ahora somos bravos guerreros. Llegaríamos a Santiago sobre las doce de la noche después de haber caminado 70km! Como diría Barney Stinson: “Challenge accepted!”

Llegados a Pedrouzo, nos dejamos llevar por la curiosidad y echamos un vistazo donde habríamos dormido. Un horror. Un polideportivo más parecido a un campamento de refugiados. Refugiados del botellón, ya que lo que más se oye, son los ruidos de botellas de cristal. La antítesis del Camino de Santiago.

Polideportivo en el botellón y vice versa

« Ya solo » quedan 20km para Santiago. Rápidamente, llegamos al aeropuerto de la ciudad. Aprovechamos para rematar nuestras últimas botellas de Aquarius mirando los aviones despegar. Pensamos que lo más duro ya está hecho; todo lo contrario. Los últimos 12000 metros resultan interminables y angustiosos. Tenemos que atravesar zonas boscosas que, al caer la noche, tornan terroríficas.

Con el miedo en el cuerpo, llegamos a Monte do Gozo. El monte que domina Santiago. Por fin podemos ver la Catedral de Santiago; punto y final del Camino. Me duermo sobre una piedra. Patricia me despierta animándome para la recta final. Recta ? Sí, claro. El descenso es el purgatorio para la planta de los pies. En la capital gallega, cada variación urbana –aceras, escalones, semáforos, cambios de dirección- son como un paso más sobre la brasa. Tardamos casi cinco minutos para bajar unas escaleras, giramos a la derecha y ahí está, la impresionante Catedral de Santiago de Compostela. El Camino se acabó.

Debo admitir que en el momento, no siento nada particular. El cansancio es tal, las ganas de derrumbarme donde fuera tan cegadora, que creo que no realizo que todo se ha acabado. Supongo que mañana me daré cuenta de todo. Ahora, nos dirigimos al hostal. En la ducha, el agua que se escapa entre mis pies es negra; estoy a punto de dormirme bajo el chorro tibio de agua. Salgo, me abalanzo sobre mi cama y no me muevo más hasta ocho horas más tarde.

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Jour 10 : As Seixas - Santiago [70km]

Non, il n’y a pas de faute de frappe dans le titre. Ce sont bien 70km en une étape. Soixante-dix ou septante selon si vous avez un gouvernement ou pas. Et se n’était absolument pas prévu. L’idée était de se rendre à Arzua, le lendemain à Pedrouzo et arriver samedi à Santiago. Faire 40 ou 50km nous paraissait déjà une tâche proche de l’impossible ; arriver à Santiago « one shot » : une vaste blague.

Le matin j’éprouve énormément de mal à me lever. C’est ce qui arrive quand l’auberge est trop confortable. J’aimerais y rester pour quelques semaines mais à 5h30, je suis déjà devant mon verre d’eau et ma tranche de pain sec. Comme tous ces derniers jours, il m’est difficile de démarrer. Je n’ai aucune idée d’où je vais dormir ce soir, mes réserves d’énergies sont à sec, mes chaussures commencent à craquer de tous les côtés, etc. Bref, si ce matin il y avait un bureau des pleurs, j’y aurais bien réservé un guichet à mon nom.

Je marche avec Patricia. Elle parle toujours mais dans mon cerveau, l’interrupteur social n’a toujours pas été allumé. Je me sens parfois antipathique et je le regrette. Mais à ce moment, je suis plus préoccupé pour cette nuit. L’idée de marcher jusqu’à n’en plus pouvoir et dormir n’importe où, croît. Mon moral de chien n’est pas aidé par le Chemin non plus. Paysage urbains, asphalte, déviations kilométriques ; Melide –premier village à traverser- semble être à 2000 bornes.

Comme expliqué hier, à Melide que se rejoignent trois Chemins. Le Français (le plus populaire), celui du Nord et le Primitif (celui que je fais). À partir d’ici, il faut zigzaguer pour dépasser les autres marcheurs. Fini l’échange de quelques mots avec les pèlerins que l’on rattrape, il y en a trop. Trop et insupportables. Je les appelle les « Fake ». Des groupes de personnes qui on trouvé un moyen bon marché de passer une semaine entre potes. Et bien sur, ils occupent tous les lits. Aucune priorité pour les marcheurs qui viennent de loin. Tout cela fait germer en moi l’idée d’aller le plus loin possible. Peu importe l’heure et mon état. J’oublie que dormir est un besoin primaire. Mais paradoxalement, voir tout ce monde sur le Chemin boost mon moral et mes jambes. Je suis plus positif, donc plus enclin à converser. Non sans peine nous arrivons à Arzua, lieu d’arrivée pour aujourd’hui, en théorie. La ville est bondée. C’est l’enfer. Nous prenons des forces sur un banc du parc central. Il est 13h, on se dit que si on quitte Arzua a 14h, on pourrait être à Pedrouzo pour 18h ; sans stress et sans penser à la suite.

Par contre, la casquette et les lunettes de soleil se font indispensables pour marcher l’après-midi. Le chemin est presque vide. J’imagine que les marcheurs sont en pleine sieste dans un des confortables lits qu’ils nous ont pris. Grrrr. Après quelques kilomètres, nous sommes surpris par notre rythme. Nous commençons à envisager sérieusement de continuer jusqu’à Santiago aujourd’hui. Ce qui ce matin paraissait une folie est maintenant devenu un défi. Nous trouvons une nouvelle excitation alors que nous déambulions comme deux zombies. Nous arriverions sur les coups de minuit après avoir marché 70km ! Comme le dirait Barney : « Challenge accepted !»

Arrivé à Pedrouzo –ce qui devait être notre dernier arrêt avant Santiago-, nous nous laissons guider par notre curiosité et allons voir où nous aurions dû dormir. L’enfer. Un complexe sportif ressemblant à un camp de réfugier. Un capharnaüm à des années lumières du calme dont nous avons profité durant l’après-midi. Des jeunes assis en cercle autour de bouteilles de rhum et de vodka. L’anti-Chemin de Saint-Jacques.

« Plus que » 20 kilomètres pour Santiago. Nous arrivons rapidement à l’aéroport de la ville. Nous en profitons pour vider la dernière bouteille d’Aquarius du Chemin tout en regardant les avions décoller. Nous pensions que le plus dur était déjà accompli ; tout le contraire. Les 12000 derniers mètres sont interminables et angoissant. Nous devons traverser des zones de forets qui, la nuit tombée, deviennent terrifiantes.

Nous voilà à Monte do Gozo, la montagne qui surplombe la ville de Santiago. Enfin ! Nous voyons la Cathédrale, point final du Chemin de Compostelle. Je m’endors contre une pierre. Patricia me réveille m’encourageant pour le sprint final. Sprint, mon œil. La descente est un purgatoire pour la plante des pieds. En ville, chaque variation urbaine –trottoirs, marches, feux de signalisation, changement de direction- est comme un pas de plus sur de la braise. Nous tardons bien cinq minutes à descendre 20 marche, tournons à droite et voilà, l’impressionnante Cathédrale se dresse devant nous. Le Chemin est fini.

Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle

Je dois quand même avoué que sur le moment on ne sent rien. L’épuisement est tel, l’envie de s’effondrer n’importe où est tellement aveuglant, qu’on ne réalise pas vraiment que tout est fini. Le lendemain sera le jour de la prise en conscience, j’imagine. Maintenant, nous nous dirigeons vers l’auberge que nous avons appelée auparavant. Celle-ci surpasse en confort les autres auberges –le prix aussi bien sur-. Dans la douche, l’eau qui s’échappe entre mes pieds est noire ; je suis à deux doigts de m’endormir sous le pommeau de douche. Je sors, m’écrase sur mon lit et ne bouge plus pendant huit heures.

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jeudi 9 septembre 2010

Día 9 : Lugo - As Seixas [34km]

Esto va de mal a peor. Si la etapa de ayer ya se hizo larga, la de hoy es interminable. Las carreteras nacionales van acabar conmigo; ya sea aplastado por un tráiler o muerto de aburrimiento. A todo esto, se le añade el desgaste de una semana de Camino y la alimentación más bien pobre. La mochila parece pesar más, el asfalto más duro y mis pies se han convertido en dos mazas de veinte kilos cada una. Por la mañana, una ampolla despierta de su sueño y me obliga a parar tras unos metros para colocarme una venda. Ojo con el día que me espera.

La etapa de hoy la hago integralmente con Patricia. No para de hablar. No sé cómo consigue caminar a buen ritmo y mantener conversaciones. Pero hoy, no me apetece nada charlar; y lo siente. Mi comportamiento huraño se ve interrumpido por la aparición del pueblo de San Roman. Hasta entonces, no dábamos con ninguna señal de vida humana; me empezaba a preocupar seriamente. Todo me molestaba: el sol, el viento, las telarañas, los ancianos que osaban cruzarse en mi camino, los demás pelegrinos, su olor, mi olor, etc.

Pero parece que la aparición de San Roman ha derramado algo de carburante en mi depósito. Estoy un poco más abierto a conversar. De hecho, las conversaciones se profundizan. Es interesante ver como a veces es más fácil abrirse a extraños que a personas de confianza. Es como escribir en una pizarra recién estrenada, sin anotaciones previas, sin tizas ya gastadas. El tiempo pasa ahora más rápido y sin darnos cuenta, ya han pasado un par de horas.

Y así llega la segunda aparición mariana: el albergue. Habíamos previsto caminar hasta Melide -17km más-. Allí, probablemente no habríamos encontrado donde dormir ya que en ese pueblo, coinciden tres Caminos. La afluencia de pelegrinos aumenta y los colchones desaparecen. Entonces, como un milagro, aparece el albergue de As Seixas. En una aldea desértica. El edificio fue inaugurado hace una semana con lo cual no aparece en las guías. El establecimiento es precioso, parece salido del lápiz de un diseñador sueco. La arquitectura moderna se funde perfectamente en el entorno rural. Somos los primeros en llegar. Alucinamos. Cinco euros por un albergue que vale más que muchos hoteles de tres estrellas.

El único inconveniente es que la tienda más cercana está a tres kilómetros. Ninguno de nosotros tiene el coraje de lanzarse en semejante odisea. El sol descarga toda su furia y nuestras fuerzas brillan por su ausencia. En total, somos siete en el albergue. Decidimos juntar todos nuestros víveres en la cocina. Entre todos, conseguimos montar una comida básica pero nutritiva y simpática. El hecho de tener una cocinera entre nosotros ayuda bastante.

Preparando el manjar en la cocina fashion, qué te parece Arguiñano?

El resto del día, lo paso con los pies en la piscina –sí, hay piscina- y en la cama descansando. Tengo que disfrutar de estas comodidades. Presiento que a partir de mañana, tendré que dormir en la calle. Tras Melide, el Camino se convierte en una autopista con las áreas de descanso saturadas. No tengo saco de dormir ni esterilla. Mi espalda me va odiar. Resignado, me duermo soñando que Santiago está a 15km y que mañana será la última etapa.

Se me olvidaba. Esta mañana, hemos cruzado un rebaño de vacas. Unas cincuenta bellezas y yo en medio de ellas. La mejor representación gráfica del paraíso.

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Jour 9 : Lugo - As Seixas [34km]

Ça va de mal en pire. Si l’étape d’hier s’est faite longue, celle d’aujourd’hui est interminable. Les routes nationales vont me tuer ; soit écrasé par un camion soit paralysé d’ennui. À cela s’ajoute les frais physiques de plus d’une semaine de marche et d’alimentation pauvre. Le sac semble plus lourd, l’asphalte plus dur et les pieds sont devenus deux enclumes. Le matin, une ampoule se réveille au talon. Après quelques centaines de mètres je dois m’arrêter pour y poser un sparadrap. Je crois que la peur de devoir m’arrêter me fait plus mal que la blessure elle-même.

Aujourd’hui, toute l’étape se déroule avec Patricia. Elle n’arrête pas de parler. Je ne sais pas comment elle réussi à garder le rythme et maintenir son débit de parole. Aujourd’hui je n’ai vraiment aucune envie de discuter ; et elle le sent. Mon humeur maussade est interrompue par l’apparition du village San Roman. Jusqu’à ce moment là, pas le moindre signe de civilisation. Tout me dérange : le soleil, le vent, les toiles d’araignée, les vieux qui osent se croiser sur mon chemin, les autres pèlerins, leur odeur, mon odeur, etc.

On dirait que cette apparition verse un peu de carburant dans mon réservoir moral. Je suis un peu plus ouvert à converser. D’ailleurs, les conversations s’approfondissent. C’est fou comme parfois il est plus facile de s’ouvrir à un étranger qu’à une personne de confiance. Le temps passe plus vite et s’en à peine nous en rendre compte, quelques heures sont déjà passées.

Enfin, la deuxième apparition divine du jour : l’auberge. Nous avions prévu de marcher jusqu’à Melide –à encore 17km-. Là bas, nous n’aurions probablement pas trouvé de lit pour dormir car à Melide, se rencontrent trois Chemins différents ; l’affluence explose et les matelas disparaissent. C’est donc comme un mirage qu’apparait cette auberge, dans le village désertique de As Seixas. L’établissement a été inauguré il y a une semaine et n’apparait pas encore dans les guides. Le bâtiment est magnifique, il semble issu du crayon d’un designer suédois. L’architecture moderne épouse parfaitement la ruralité du coin. De plus, nous sommes les premiers arrivés. Nous n’en revenons pas. Cinq euros pour une auberge qui vaut bien plus que beaucoup d’hôtels trois étoiles.

Le seul inconvénient est que l’épicerie la plus proche est à trois kilomètres. Aucun de nous n’a le courage de s’engager dans ce parcours bonus. Le soleil décharge toute sa rage et nos forces sont plus que limitées. Nous ne sommes que sept au total dans l’auberge. Étant donné la situation, nous décidons de réunir toutes nos provisions dans la cuisine. À nous sept, nous rassemblons de quoi faire un repas basique mais nutritif et convivial.

Le reste de la journée, je la passe avec les pieds dans la piscine –oui, il y a une piscine !- et dans mon lit. Je dois savourer ces instants de confort. Je pressens qu’à partir de demain, je devrai dormir dans la rue. Après Melide, le chemin devient une autoroute où les aires de repos sont saturées. Je n’ai pas de natte ni de sac de couchage. Mon dos va m’en vouloir. Résigné, je m’endors rêvant que Santiago n’est qu’à 15km et que demain sera la dernière journée.

Oui, je me sentais comme au beau milieu d'un défilé Victoria Secret

J’oubliais. Pendant notre marche, nous avons croisé un troupeau de vaches. Autant dire que j’étais au paradis. Entouré d’une cinquantaine de grâces noires et blanches.

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dimanche 29 août 2010

Día 8 : Cádavo - Lugo [35km]

Si ayer estaba dispuesto a nadar hasta NY, hoy apenas consigo cepillarme los dientes. El inicio de etapa es horrible. Ayer cometí un grave error: cenar demasiado e irme a dormir enseguida. Esta mañana mi estomago parece salido del Dragon Khan.

El recorrido empieza con una cuesta, no demasiado fuerte pero a esta hora y sin calentar, es una penitencia. Adelanto a gente, pero no con la facilidad de otros días. Los senderos llanos me distraen y me hacen perder el ritmo. Una vez adelantados los húngaros, sé que voy segundo –este camino me recuerda mucho Pekín Express-. Hoy, hasta la música no me ayuda.

Así me siento yo hoy

Los últimos kilómetros se hacen muy largos: asfalto y zona urbana. Por fin llego a Lugo, tercero. Uno de los Superman está delante de mí, pero en ningún momento me ha adelantado. Aquí huele a autostop. Bueno, en Pekín Express lo permiten. El albergue es uno de los peores hasta la fecha. La limpieza es del siglo pasado, las duchas me recuerdan las de mi antiguo club de fútbol y no hay comedor. Quiero precisar que no es una queja, es una constatación. He visto pelegrinos quejarse ante el hospitalero. Deberían de agradecerlo. El y Lugo, por poner a nuestra disposición un techo en pleno centro. Hasta ahora no he visto a la Igartiburu anunciar que esto es un Sol Meliá. Los que se quejan –que luego son los que dejan sus restos de pan Bimbo esparcido por toda la cocina- me provocan nauseas. Cuánta bilis hay hoy en este resumen!

Salgo para ir a comer. Aprovecho para hacer algo de turismo. Los nuevos caminantes me preguntan que cómo puedo sacar fuerzas para pasear por la ciudad después de ocho días de recorrido. En realidad, cuanto más los días pasan, más nuestro cuerpo entra en una dinámica en la cual caminar, se convierte en un acto mecánico inconsciente; como respirar. Las agujetas ya solo son un oscuro recuerdo de los inicios. El casco viejo de Lugo es sorprendente. Dentro de la muralla romana, se encuentra una ciudad de piedra con un incalculable número de calles estrechas. Cada una con su encanto. La nota negativa la pone el restaurante al que voy. Un timo atrapaturistas. Vale que no sea un gourmet, pero aún tengo las papillas gustativas activas como para saber cuando la comida es mala. Y esta, era muy mala. En Lugo, evitar el restaurante “El Museo”; ya queda grabado de por vida. No tengo ninguna gana de quejarme. Además, el vino me tiene medio dormido.

Tras una pequeña siesta, charlo aquí y allí con los demás pelegrinos. La conversación más larga e interesante es con Patricia –mi compañera en la etapa de ayer-. Conversamos sobre antropología y periodismo. Un rato después, se une a nosotros un chico de 17 años. Este se presenta como “anarco-comunista”, casi nada. Me suelen parecer monos los adolescentes utopistas y soñadores –valga la redundancia-. Pero lo mejor, es desmontar sus teorías extremistas con un par de argumentos racionales. Como cuando estás a punto de acabar un castillo de naipes y tu padre, sin prestar atención al brillo en tus ojos y con un gesto frío, te lo destroza todo porque debajo se encuentra el periódico. Copón, ya veo que no lo tengo superado. Marca, te odio por ello.

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Jour 8 : Cádavo - Lugo [35km]

Si hier j’étais près à nager jusqu’à NY, aujourd’hui je suis à peine capable de me brosser les dents. Le début de l’étape est horrible. Je n’aurais pas du avaler tant de soupe hier soir juste avant d’aller dormir. Ce matin, mon estomac semble tout droit sorti d’un concert de Slipknot.

Le parcours commence avec une montée, pas trop prononcée mais qui, à cette heure ci et à froid, fait très mal. Le moral rame aussi comme tartine et boterham. Je dépasse du monde, mais pas avec la même vivacité que les journées antérieurs. Le plat me distrait et me fait perdre ma cadence. Une fois que je passe les hongrois, je sais que je suis deuxième. Parfois, ce Chemin me fait énormément penser à Pékin Express. Aujourd’hui, même la musique ne fait pas l’effet d’autres jours.

Les derniers kilomètres se font très longs : asphalte et milieu urbain. J’arrive enfin dans la ville de Lugo, troisième. Un des Superman est devant moi alors qu’il ne m’a jamais dépassé. Ça sent l’autostop. Dans Pékin Express c’est permis. L’auberge est une des pires qu’on ait eu. La propreté est du siècle passé, les douches me font penser au moment de ma vie où je jouais en club de football et pas de salle à manger. Je tiens à préciser que ceci n’est pas une plainte mais une pensée. J’ai vu des pèlerins se plaindre auprès des Hospitaleros. Ils devraient plutôt les remercier. Et remercier aussi la ville de Lugo pour nous fournir un toit en plein centre.

Je sors pour aller manger un bout. J’en profite pour faire un peu de tourisme. Les nouveaux marcheurs me demandent comment je peux encore avoir la force de me balader en ville après huit jours de marche. En réalité, plus les jours passent, plus notre corps entre dans une dynamique où marcher devient un acte mécanique inconscient, comme la respiration. La vieille ville de Lugo est surprenante. À l’intérieur de sa muraille romaine (patrimoine de l’UNESCO), se trouve une ville de pierre avec un incalculable nombre de petites rues. Toutes plus charmantes les unes que les autres. Seul point négatif, la façon dont je me fais arnaquer dans un restaurant. Je ne suis pas un fin gourmet, mais pas je possède encore des papilles gustatives pour pouvoir affirmer que la nourriture est mauvaise. Si un jour vous allez à Lugo, évitez à tout pris le restaurant « El Museo ». Je n’ai vraiment pas envie de réclamer ; de plus, le vin que je viens de boire me ralenti encore plus. Le vin m’endort.

La Grande Muraille de Lugo

Après une petite sieste, je discute à gauche et à droite avec les autres marcheurs. La conversation la plus longue et intéressante est avec Patricia –mon binôme d’hier-. Nous discutons d’anthropologie et de journalisme. Peu de temps après, un jeune garçon se joint à nous. Il a 17 et se proclame « anarko-communiste », tout un programme. Patricia et moi trouvons mignons les adolescents utopistes. Et moi je trouve amusant de démonter toutes leurs théories extrémistes avec deux ou trois arguments rationnels.

Les autres conversations autour de nous gravitent toujours autour du même sujet : comment organiser la fin du Chemin. Mon idée est d’arriver d’ici trois ou quatre jours au matin. Car une fois à Santiago, il y a pas mal de paperasse à remplir. Tout le monde est nerveux car apparemment, toutes les auberges et hôtels sont pleins d’ici à Santiago. Moi, je n’arrive pas à m’en préoccuper. Je repousse. Je laisse ce stress à mon futur moi. On verra bien. Une idée commence tout de même à émerger : est-ce vraiment une folie que de marcher jour et nuit ?

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samedi 28 août 2010

Día 7 : Padrón - Cádavo [28km]

No sé si fue el hecho de esperar ver a Heidi Klum al final de esta etapa, pero Daddy’s back!. Por la mañana estoy supermotivado. Doy vueltas por el albergue como un león enjaulado, en cuanto abran, saldré disparado. Y así es. Salgo rápido para evitar compañías inoportunas. Me adentro en la noche.

En la oscuridad, solo veo las linternas de los demás pelegrinos moverse a lo lejos. Qué angustioso panorama. El miedo combate mi moral pero este es invencible por ahora. Adelanto a los caminantes hasta llegar a un grupo donde se encuentra Patricia, una barcelonesa con quien llevo coincidiendo un par de días. Se agarra a mi ritmo y sigue caminando conmigo. Al principio estoy un poco decepcionado; no podré emular a Nadal cuando se automotiva –y sé cuán importante es para mí-. Finalmente, todo lo contrario. Estoy contento de esta compañía. Caminamos juntos más de tres horas; y es que el tiempo pasa rápido cuando las conversaciones son interesantes.

A medio camino, decide pararse para comer. También me gustaría, pero sé que una parada ahora enfriaría mis piernas, y eso podría ser letal para el resto de la etapa. En la aldea donde se para, están la mayoría de los pelegrinos desayunando también. Entre ellos, los Superman. Obviamente, recibo un dardo como el de ayer por parte de uno de ellos. Igual que ayer, eso se convierte en nitroglicerina para mi energía.

Retiro mi jersey, trago un cruasán de chichinabo, me pongo los auriculares y ahí voy. 2Many Dj’s me empuja en la subida más delicada del día. Entonces, adelanto el grupo de húngaros. Siempre es un gusto dar con ellos. Tienen una sonrisa clavada que compensa perfectamente sus problemas con el castellano e inglés. Uno de ellos me pregunta si lo que estoy escuchando es hard-rock para poder escalar a esa velocidad. Le contesto que todo es cuestión de suerte, de cabeza y de DJ.

Durante unos kilómetros, la música es carbón para la locomotora que tengo en las piernas. Hasta el momento en que me hallo completamente perdido. Sin indicaciones, caminos similares y ni un solo vecino a quien preguntar. Sé que Cádavo está detrás de la colina que tengo delante. Vaya por donde vaya, no me desviaré mucho; pero no hay cosa más frustrante en este Camino que recorrer kilómetros en vano. Me fio de mi intuición. Mal. No era el camino más corto. Al final de un sendero por un pinar, por fin doy con una flecha amarilla. Le doy al play et recobro la sonrisa.
Casi me echo a rodar en la última pendiente hacia Cádavo, fin de etapa. Llego segundo detrás de Louise, la canadiense. Genial porque solo hay 22 camas. Esta etapa ha pasado muy rápido. No sé si por las tres horas de caminata acompañada o por el arte de mi mp3. En realidad, todo el mundo piensa igual. Estos 28km han parecido más cortos que otros. Mañana será más largo hasta Lugo -36km-. Pero si encaro la etapa con el ánimo de hoy, mejor haré en adquirir un bañador, ya que después de Santiago seguiré hacia Nueva York. David Meca? Quién es David Meca?

Hoy toca cenar por turnos

El albergue es muy agradable. El edificio es nuevo pero el inconveniente es que solo tenemos un tenedor y una cucharilla para 22 personas. Por suerte, tengo mi supernavaja. El césped exterior es una gozada para charlar tomando el sol. Con la caminata, estoy alcanzando un bronceado obrero muy poco glamuroso. Y ojo, que esta noche preparo sopa. Necesito vitaminas, si no el final del Camino va a serlo también para mi salud. Y en cuanto a salud social –no aplaudan la sutil transición que hoy ya voy muy sobrado-, empiezo a pensar que será duro no volver a ver toda esta pequeña familia una vez llegado a Santiago. Una vez más, la vida me enseña que las experiencias con fecha de caducidad, son las únicas destinadas a la inmortalidad de la memoria.

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Jour 7 : Padrón - Cádavo [28km]

Je ne sais pas si c’est le fait d’espérer voir Heidi Klum à la fin de cette étape, mais le fait est que Daddy’s back. Ce matin je suis surmotivé. Je tourne en rond dans l’auberge comme un lion en cage. Je me dépêche de quitter l’établissement pour éviter toute charge humaine. Je fonce dans la nuit.

Il fait nuit. Je ne vois que les lampes-torche des autres marcheurs au loin. La trouille combat mon moral, mais ce dernier est en ce moment invincible. Je commence à trouver la peur vachement excitante. Je dépasse les autres comme une fusée et rattrape un gros groupe de personnes. Patricia, une catalane avec qui je coïncide depuis quelques étapes s’accroche à mon rythme et continue à marcher avec moi. Au début, je suis déçu ; je ne pourrai à nouveau pas faire mon Nadal –pour les techniques de motivation-. Finalement, tout l’inverse. Nous marchons ensemble pendant trois heures et j’aime ça. Le temps passe vite quand les conversations sont intéressantes.

À mi chemin, elle décide de s’arrêter pour manger un bout. J’aimerais faire un arrêt aussi, mais je sais que si mes jambes refroidissent, l’étape se fera beaucoup plus longue. Elle s’arrête dans un village où se trouvent quasi tous les autres pèlerins. Parmi eux, les Superman. J’ai droit à ma petite remarque comme hier ; il ne m’en faut pas plus pour booster mon énergie.
Je retire mon pull, avale un croissant en marchant, enfonce mes écouteurs et c’est parti. 2Many Dj’s me poussent dans la montée la plus coriace de la journée. À ce moment, je dépasse le groupe de hongrois. Je les apprécie vraiment. Ils ont un sourire cloué au faciès qui comble parfaitement leur méconnaissance d’espagnol et d’anglais. C’est toujours un plaisir de tenter de converser avec eux dans le langage des signes. L’un d’entre eux me demande si j’écoute du hard rock pour pouvoir grimper à cette allure. Je lui réponds que tout n’est qu’une question de mental, de chance et de DJ.

Pendant quelques kilomètres, la musique est le charbon de ma locomotive. Jusqu’au moment où je suis complètement paumé. Pas d’indications, des chemins similaires et pas un riverain à qui demander. Je sais que village d’arriver est juste derrière la colline. Où que j’aille, je ne vais pas me perdre ; mais il n’y a rien de plus frustrant dans ce Chemin que de faire des mètres de trop. J’y vais au feeling. Je sens que j’ai mal choisi, que je fais un détour. C’est là que je me dis qu’un Smartphone finalement, ce n’est pas tout à fait inutile. Finalement, au bout d’un long chemin entre sapins je retombe sur une flèche. Je relance mon iPod et retrouve le sourire.

Je leur ai demandé mon chemin... pas très productif

Je dévale la dernière pente et me voilà à Cádavo, fin de l’étape. J’arrive deuxième juste derrière Louise, la canadienne. Parfait, il n’y que 22 lits dans cette auberge. Cette étape est vraiment passée très vite. Les trois heures de marche accompagnée ou le flair de mon mp3, je ne sais pas. En réalité tout le monde pense de la même façon. Ces 28km ont paru plus court que d’autres. Demain sera une journée plus longue jusqu’à Lugo -36km-. Mais si j’ai le même état d’esprit, je devrais acheter un maillot parce que je continuerai après Santiago vers New York.

L’auberge est vraiment agréable. L’établissement est neuf. Le seul problème est le manque d’ustensiles de cuisine. Une fourchette et une petite cuillère pour 22 personnes. Heureusement que j’ai mon super couteau. La pelouse à l’extérieur est parfaite pour discuter tout en faisant bronzette ; car avec la marche, je commence à avoir un bronzage camionneur pas des plus séduisant. Et ce soir, évènement, je me prépare une soupe. Je dois prendre des forces sinon, la fin du Camino va sentir le roussi. Au niveau social, je commence à me dire que ça va être dur d’arriver à Santiago et de ne plus revoir tous les membres de cette petite famille. Une fois de plus, la vie m’enseigne que les expériences avec date de péremption sont les seules destinées à l’immortalité de la mémoire.

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vendredi 27 août 2010

Día 6 : Castro - Padrón [21km]

Esta noche dormí bien, demasiado bien. Tan bien que eso ruinó mi sexta etapa. Porque hoy, fatal. Ha sido la etapa que temía; esa donde nada sale, donde todo parece complicado. Pese al corto recorrido -21km-, ha sido la peor desde el inicio del Camino. Probablemente sea la consecuencia de los dos últimos etapones pero también el hecho de llevar a alguien conmigo.

Porque sí, el Superman de ayer decidió acompañarme hoy también. No es mala persona, al contrario. Se le ve muy buen persona, generoso, amable. Lo que mi abuela calificaría de “noble”. Además tiene acento murciano “sabeh?”; y eso me recuerda Muchachada Nui. El problema no es él, soy yo. Para caminar, necesito estar solo para poder hablarme, cantar, gritar, tocar “airguitar”. Mis técnicas de motivación difícilmente admiten público. Intento dejarlo atrás pero aguanta el tirón pese a sus problemas de ligamento. Mañana será el día de la escapada. Hoy le estoy convenciendo de que reduzca su ritmo, si no, su pierna le dirá basta. En realidad, siendo egoísta le estoy haciendo un favor, ya que si me sigue a ese ritmo, se romperá y volverá a Murcia antes de tiempo.

Sobre la etapa de hoy, poca cosa que contar excepto el ascenso al puerto del Acebo –frontera entre Lugo y Asturias-. Recuerdo el monumental ruido de las eólicas en la opacidad de la espesa niebla. No se ve nada, pero sentimos que a un par de metros, un gigante está revolviendo sus brazos. Impresiona. Es como tener a Goliat delante suya y cerrar los ojos. Por lo demás, mucho asfalto destroza-pies y moral. Intento evadirme centrándome en la etapa de mañana. Me mentalizo para hacer un sprint de 30kilometros. En el Camino, cada vez hay más gente y las camas cada vez están más caras –en sudor, ya que el precio siempre son 5€-.

Es interesante ver como la afluencia de nuevos pelegrinos modifica los comportamientos. Un abismo separa los antiguos y los nuevos caminantes. Los primeros desarrollan un instinto competitivo que antes no tenían; los nuevos ven el Camino como una semanita de vacaciones con los colegas: botellón por la noche, jaleo hasta las tantas, quejas sobre el estado de los albergues, etc. La cohabitación es a veces complicada.

Hoy no he grabado, dibujado ni creado nada. El moral no estaba para ello. Esta mañana desayuné una galleta, para la comida, dos lonchas de pan y para cenar, encontré una lata de atún. Se me olvidaba precisar. A lo largo del Camino, se va perdiendo cualquier noción del tiempo y del espacio. Parece que no existe calendario y que todas las distancias se calculan en años luz. Y hoy, es domingo. Me he dado cuenta de ello al entrar en Padrón, donde todo estaba cerrado. En ese momento extrañé Barcelona y sus OpenCor, pakistanís y chinos. Pues a pasar hambre.

Secos!!!

Venga, acabemos con una nota positiva. Las tardes cada vez se hacen más cortas gracias a las largas conversaciones que tenemos entre los pelegrinos. Pero lo mejor, lo que me va a motivar para mañana, como tener a Heidi Klum esperándome en el próximo albergue: el sol ha pegado durante toda la tarde, con lo cual toda mi ropa está seca. Mañana no tendré que cargar con ropa húmeda y mis calzoncillos no estarán colgando de mi mochila. Si me cruzo con Heidi, será un punto a mi favor.

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Jour 6 : Castro - Padrón [21km]

Cette nuit j’ai bien dormi, trop bien dormi. Tellement bien dormir que j’ai ruiné ma sixième étape. Parce qu’aujourd’hui, ça ne le fait vraiment pas. C’est l’étape que je redoutais ; celle ou tout semble difficile. La pire depuis le début. Sans doute la conséquence des 70 derniers kilomètres mais aussi le fait de trimbaler une personne avec moi.

Car oui, Superman a décidé de me suivre aujourd’hui aussi. Il n’est pas méchant, que du contraire. Il est gentil, généreux et a vraiment l’air de quelqu’un de bon. « Brave » comme dirait ma grand-mère. En plus, son accent de l’ouest espagnol me fait sourire à chaque fois. Le problème ce n’est pas lui, c’est moi. Pour marcher, j’aime être seul, pouvoir me parler, chanter, crier, jouer de la air guitare. Mes techniques de motivations admettent difficilement un public. Je tente de foncer mais il tient le coup malgré son problème de ligament. Demain sera le jour. Aujourd’hui je passe la journée à le convaincre de se la faire tranquille demain, sinon sa jambe ne tiendra pas le coup. En réalité, en étant égoïste je lui fais une faveur, parce que s’il me suit comme ça demain, son ligament va craquer et puis c’est retour assuré vers Murcia.

Pour l’étape d’aujourd’hui, pas grand-chose à relever si ce n’est l’escalade de la montagne de Acebo. Ce que je retiens, c’est le bruit monumental des éoliennes dans le brouillard. On n’y voit rien, mais on sent qu’à quelques mètres de nous, un géant remue ses bras. C’est comme avoir Goliath devant sois et fermer ses yeux. Pour le reste, beaucoup d’asphalte donc mes pieds et mon moral souffrent. Je tente de faire abstraction de tous ces inconvénients en me focalisant sur l’étape de demain. Je me mentalise pour exécuter un sprint de 30 bornes. Sur le Chemin, il y a de plus en plus de monde et les places dans les auberges deviennent de plus en plus chères –en sueur, car le prix est toujours le même, 5€-.

Les éoliennes des ténèbres

C’est intéressant de voir comment l’affluence de nouveaux pèlerins modifie les comportements. Un gouffre s’est créé entre les anciens et les nouveaux. Les premiers ont développé une compétitivité qu’ils n’avaient pas avant ; les nouveaux voient le Chemin comme une semaine de vacances entre potes : beuveries le soir, boucan jusque tard dans la nuit, plaintes quant à l’état des auberges, etc. La cohabitation n’est pas toujours évidente.

Aujourd’hui je n’ai rien enregistré, ni créé. Le moral n’était vraiment au rendez-vous. Ce matin, j’ai déjeuné un biscuit, à midi deux tranches de pain et pour ce soir, j’ai trouvé une boite de thon. J’oubliais de préciser, sur ce Chemin on perd toute notion du temps et de l’espace, et aujourd’hui… c’est dimanche. Je m’en suis rendu compte à l’entrée dans la ville de Padrón, tout est fermé. C’est à ce moment là que Barcelone m’a le plus manqué, avec ses OpenCor, pakistanais ou chinois ouverts toute l’année.

Aller, un point positif pour finir. Les après-midis se font de plus en plus courtes grâce aux longues conversations que nous avons tous. Mais le must pour aujourd’hui, ce qui va me remotiver pour demain, mieux que de savoir que Heidi Klum m’attend dans la prochaine auberge : c’est que jusqu’au soir nous avons eu un gros soleil et que j’ai pu sécher tous mes vêtements. Je n’aurais pas, demain, à marcher avec mes slips et chaussettes humides accrochés à mon sac à dos. Et ça, ça n’a pas de prix, hein Heidi?

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jeudi 26 août 2010

Día 5 : Pola de Allande - Castro [42km]

Por fin, estoy bien instalado. Mi medio litro de Colacao caliente está a punto de llegar. Merecido; la etapa de hoy ha sido titánica. Incluso he percibido mis límites físicos. Otra vez dos etapas en una, pero estas eran las dos etapas más duras del recorrido. Han sido 42km y dos puertos que coronar.

Esta mañana, uno de los Superman me comunicó su intención de realizar la etapa conmigo. Explicación: los Superman son tres hombres de entre 45 y 65 años para quien el Camino es una carrera. Tienen mucha experiencia en senderismo y por lo tanto, buen ritmo. Pero su afán de protagonismo y soberbia se me quedan atragantados.

El anuncio del Superman rebaja un poco mi moral. Una de las reglas no escritas del Camino de Santiago es “más vale caminar solo que mal acompañado”. Tengo que deshacerme de él! Arrancamos de noche y directamente impongo un ritmo elevado. Adelantamos a todo el mundo salvo los dos otros Superman; habían iniciado la etapa tres kilómetros más adelante. Decidido a escaparme, lanzo mi primer ataque en una cuesta. Lo que por entonces no sé, es que se trata del temido Alto del Palo -600metros de desnivel en 2km de distancia, una media del 30%-. Una vez llegado arriba estoy sin aire pero contento de ver que el Super se ha quedado atrás. Un poco de asfalto en falso llano y llega el drama. Nos desviamos a la derecha por un camino que sigue subiendo; y de qué manera! En realidad, solo estamos a la mitad del ascenso, lo peor está por llegar. Cada vez me cuesta más levantar mis pies y respirar. Me adelantan y me distancian. Creo que estoy experimentando lo que se llama “pájara”. Llegado a la cumbre, me parece que estoy en la luna. Todo desértico, todo gris, ni un ruido y mucho frio. Un paisaje aterrador.

Por suerte para mí, enseguida llega la bajada. Definitivamente, es lo mío. Debe de ser la inconsciencia que me otorgan mis 23 años, pero bajando, soy un “cobete”. En unos cientos de metros, alcanzo todos los Superman y los dejo atrás. En Berducedo, una aldea habitada por vacas –en serio, es los único vivo que he visto- me pierdo. Camino unos quince minutos en mala dirección hasta darme cuenta de ello. Me siento como cuando descargo una serie, tarda mil y al final me doy cuenta de que es un capitulo antiguo. Copón qué frustración! Estoy de vuelta en el Camino y un par de kilómetros más adelante, me paro a comer en “La Mesa” –no es un chiste malo, es el nombre del pueblo-. Mientras estoy tirado en un portal, comiendo mi bocata, un perro se sienta delante de mí y me mira estoicamente. Al chucho le bautizo –con tres gotas de Aquarius- con el nombre Kriptonita y arranco. Unos minutos más tarde, doy con los Superman comiendo. WTF?! Probablemente me hayan adelantado mientras hacía el extra por Berducedo. Uno de ellos me escupe “No se puede ir así a lo loco”. Yo le grito “a mí los consejos solo me los da Google” –bueno, lo pensé, no lo dije-. Mi única respuesta: sacar el iPod y caminar como Chimo Bayo dirigiéndose a Escorpia.

Casi sin darme cuenta gracias a Strokes, Chemical Brothers y The Clash, encumbro el último puerto de hoy. Las vistas sobre el embalse de Salime son magnificas. Quedan 18 kilómetros y doce de bajada por un pinar. En el descenso, mis rodillas me mandan un aviso; la verdad es que estoy cargando todo el esfuerzo sobre ellas. Una vez llegado al embalse, ya “solo” quedan seis kilómetros de subida hacia Grandas, punto final de la etapa. Bajo un sol de justicia y sobre un alquitrán abrasivo, la planta de mis pies están listas para echarle unos huevos y freírlos.

Vistas desde el Segundo puerto

Llego a Grandas extenuado. El hospitalero me anuncia que ya no queda sitio en el albergue. Bueno, me había preparado mentalmente para ello. Llamo a un albergue privado que se encuentra en Castro, cinco kilómetros más adelante. Quedan camas, hago la reserva. Son cinco mil metros más pero al tener una cama asegurada, me lo tomaré como un largo paseo. En Grandas me paro para meterme una dosis de azúcar y Aquarius. A las cuatro de la tarde llego a Castro. El lugar es muy acogedor. Se trata de una antigua granja reformada rodeada de campos llenos de rubias rumiantes, un paraíso. Los hospitaleros –de mi edad- son muy amables y disponibles para ayudar. Además son viejos Erasmus y eso, siempre toca la fibra sentimental. Somos una gran familia.

Tengo que acabar ya este resumen si no mi Colacao va a enfriar. Mañana, etapa corta. Cruzo los dedos para que mis ampollas se queden agazapadas allí donde están. Ahí veo a la canadiense, voy a preguntarle si es verdad que en su país, le tienen miedo a la oscuridad (ref a How I Met Your Mother).

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Jour 5 : Pola de Allande - Castro [42km]

Me voilà enfin, bien posé ; et un énorme chocolat chaud qui arrive. Bien mérité car l’étape d’aujourd’hui a été XXL. J’ai même entraperçu mes limites physiques mais repoussé les mentales. J’ai à nouveau fais deux étapes en une, ok, rien de terrible. Ce qui est plus terrible c’est quand les deux étapes en question sont les deux plus violentes de tout le Chemin. C’est 42km et deux cols à grimper.

Ce matin, un des Superman m’annonce qu’il va marcher avec moi. Explication : les Superman sont trois hommes entre 45 et 65 ans pour qui ce Chemin est une course. Ils ont pas mal d’expérience dans le monde du trek donc un bon rythme, cela alimente leur arrogance. Et pourquoi le cacher, ils ont plutôt du mal à voir un petit jeune faire abstraction de leurs conseils et leur bla bla. By the way, le petit jeune c’est moi et les seuls conseils que j’accepte sont ceux de Google. Donc autant dire que je les ai en travers de la gorge.

L’annonce du Superman rabaisse mon moral. Une des règles non-écrite du Chemin est « marche seul plutôt que mal accompagné ». Il faut absolument que je me défasse de ce gars. Nous démarrons donc à nouveau en pleine nuit et je lance directement un rythme soutenu. Nous dépassons tout le monde. Seul nous devancent un français et les deux autres Superman qui partaient depuis trois kilomètres en avant. Bien décidé à me débarrasser de mon fardeau, je lance ma première attaque dans une montée. Ce que je ne sais pas alors, c’est qu’il s’agit du redoutable Col del Palo. 600 mètres de dénivelé sur deux kilomètres de chemin, une moyenne de 30% de côte. Nous arrivons en haut, je suis explosé mais content de voir que le Superman est largué. Un peu d’asphalte et le drame. Ça remonte et de quelle manière. En fait nous étions à la moitié de la montagne. Je commence à perdre mon souffle, mon sac pèse trois tonnes et je me courbe de plus en plus. Je me fais doubler et distancier. Je suis vraiment en bad. Une fois en haut, j’ai l’impression d’être sur la lune. Tout semble désert, la brume rend le paysage encore plus angoissant.

La Lune

Heureusement pour moi, il y a la descente. C’est officiel, c’est mon truc. Sur quelques centaines de mètres je rattrape tous les Superman et m’en éloigne. Revoilà Messi sautant de pierre en pierre. Le plat arrive. Sur ce genre de terrain, je m’ennuie, donc je pense –à des âneries-, donc je ralentis. Je me force alors à rester concentrer pour maintenir le rythme. Que mes pas se fusionnent avec ma tête dans son balancement. Je tire jusqu’au moment où mon corps dit stop. Dans un village désert je me pose pour manger un sandwich préparé la veille –avec un chien qui reste assis à me regarder, chien que j’ai baptisé Kryptonite -. Quand je redémarre je vois les Superman en train de manger. WTF ?! Ils ont du me passer quand j’étais perdu plus tôt. L’un d’entre eux me crache « Tu ne peux pas aller à cette allure ! ». Ma seule réponse et la suivante : je sors mon iPod, lance le mode aléatoire et fonce.

Je les sèmes rapidement lors de l’ascension au dernier col. De là haut, les vues sur le barrage hydraulique de Salime sont époustouflantes. Il reste 18km pour l’arrivée dont 12 de descente entre sapins et cailloux. Dans cette descente, mes genoux me lance un avertissement sans frais. Il faut dire que tout le travail est pour eux. Une fois en bas, commencent six kilomètres d’ascension vers Grandas. Sous un soleil de plomb, l’asphalte abrasif brule la plante de mes pieds. Ce ne sont pas des ampoules que je vais avoir, mais l’éclairage du Stade de France !

J’arrive à Grandas, exténué. Le Hospitalero m’annonce qu’il n’y a plus de place dans l’auberge. Bon, je m’y étais préparé mentalement. Je téléphone une auberge privée qui se trouve cinq kilomètres plus loin. Il reste de la place, je réserve. Ce sont cinq bornes de plus mais au moins j’ai un lit de garanti. Ça sera comme une grosse balade sans stress. A Grandas je me pose tout de même pour manger un bout et me faire un shoot d’Aquarius. À 16h j’arrive enfin à l’auberge privée de Castro. Je trouve l’endroit vraiment sympa et chaleureux. L’auberge est une ancienne ferme entourée de champs de vaches, le paradis quoi. Les gérants –de mon âge- sont forts aimable et font tout pour aider. De plus, ils sont d’anciens Erasmus ; cela crée toujours des liens d’affinité. Quelle grande famille quand même.

Je dois boucler ce compte rendu rapidement, sinon mon chocolat chaud va refroidir. Demain étape courte et je croise les doigts pour que mes cloches ne sortent pas d’où elles sont, c'est-à-dire entre mes orteils. Et là je file car je vois la canadienne et j’aimerai savoir si c’est vrai qu’ils ont peur du noir (cf. HIMYM).

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mardi 24 août 2010

Día 4 : Tineo - Pola de Allande [28km]

Contaba con despertar a las seis pero con la mala noche que he pasado, a esa hora ya estoy caminando. Tras medio litro de Biofrutas y très Digestive, me lanzo a la conquista de la noche asturiana.

No sé porqué, pero esta mañana tengo a Lady Gaga metida en la cabeza. No paro de tararear el “he he he he” de Telephone. Lo cierto es que desde entonces, la odio un poco menos. Tiene su lógica; con mi linterna, ha sido mi única compañía durante más de una hora de trayecto nocturno. Copón qué miedo! La visión se reduce a lo que los leds de mi lámpara quieren mostrarme, lo cual es poco, y la cara de Gaga. Los ruidos extraños se multiplican tanto como mi excitación. Con el amanecer, no se acaba el ambiente terrorífico ya que la niebla convierte a los montes astur, en calles de Whitechapel con Jack el Destripador escondido tras cualquier árbol.

Camino by night

No sé si por culpa del miedo o Lady Gaga –o el miedo « a » Lady Gaga-, pero hoy tengo un ritmo alucinante. Al inicio de la etapa me siento como en una autopista alemana. Cuando enciendo el iPod, acelero más si cabe. Espero no pinchar, pero el modo aleatorio me está tratando como un rey. En las peligrosas pendientes, el Messi que llevo dentro sale para saltar de piedra en piedra. Donde pierdo cadencia, es en llano. Está claro que lo mío es la inestabilidad. Mi ritmo solo se ve ralentizado por un comienzo de calambre en la pierna izquierda. Freno, para poder acelerar más un rato después. Hoy tengo la sensación de poder llegar a Santiago de una tirada.

Poco después del pueblo de Borres, llega el mejor momento de la etapa. Llevo cuatro horas caminando y mis fuerzas empiezan a desaparecer. Muero de hambre, los mareos empiezan a acorralarme, mis manos tiemblan. Intento tirar lo máximo que puedo, sabiendo que una parada ahora, podría ser letal para el resto de la etapa. Pero cada paso se hace más pesado. De repente, delante de mí se iza un muro. Un camino de tierra y piedras con un porcentaje brutal. Me paro. Ya no tengo fuerzas. Maldigo el Camino Primitivo por ser tan cruel. Pero no contaba con la música. Mi iPod rompe su mutismo con el A7 de Time For Heroes. Los nueve guitarrazos del inicio se transforman en taladradoras para ir a buscar mis últimas fuerzas. Es como si esta canción hubiese cogido mi mochila e instalado una escalera mecánica. Trepo por el muro como un lagarto. Una vez arriba, tardo varias canciones en recuperarme de esta aparición divina musical. Voto por la beatificación de mi iPod.

Más lejos, en Porciles, vivo el momento de pánico del día. Me paro en un bar para comprar un Aquarius –segundo patrocinador del Camino después de Philadelphia-. Pero no encuentro mi cartera! La había colocado en el centro de mi mochila, para evitar que se mojase con el sudor y la ropa secando. El señor del bar debió de pensar que intentaba hacerle un 13-14 (sigo sin entender esta expresión), pero rápidamente se dio cuenta de que no era teatro. Al final la encuentro, pago y comemos perdices.

Tranquilizado, el resto de la etapa es una bajada constante hacia Pola de Allande. MIA y Arctic Monkeys acaban de regalarle tres litros de RedBull al Messi que soy hoy. Hasta se me ocurre correr por los peligrosos senderos. Más tarde me daría cuenta de que no había sido una idea muy brillante, ya que en cualquier momento mi rodilla me hubiera podido decir “ahí te quedas Salinas”. Pero como comentado anteriormente, hoy no me para nada.

Acabo de realizar dos etapas en una. A mi llegada, solo quedan tres camas. Desde luego, mi suerte de hoy no tiene límite. El albergue se parece al de ayer, tipo industrial. Según el camino va avanzando y la afluencia aumenta, los albergues cada vez pierden más su esencia y su calor. En cuanto a mi estado, cada vez me siento mejor. El mental y el físico se alimentan el uno del otro. Me siento fuerte porque mis piernas aguantan y mis piernas aguantan porque mi mente es lo bastante fuerte como para no atender sus quejas.

Mañana toca etapa larga -35km y dos puertos-, así que me voy al deporte nacional: la siesta. Que Lady Gaga me siga siendo mi luz.

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