Mes chaussures sont mon unique foyer. La seule terre qui accepte le déploiement de mes racines. Elles sont moi. Je suis elles. Tellement libres et à la fois tellement dépendantes. Elles s’usent et craquent ; toujours sous la plante, là où personne ne peut percevoir l’érosion du temps. Elles craignent l’eau mais quand la pluie s’invite, mon 43 ouvre grand ses cicatrices. Elles sont en tissu. En apparence chaudes et douces, quand l’hiver arrive, le froid les paralyse Elles se retrouvent jetées sous le lit à attendre que le soleil se relève. Comme un enfant fuyant le méchant dragon qui attaque le donjon de son sommeil. Comme Holden, je ne me sens chez moi que dans les lieux flous et instables. Dès que je m’arrête, la poussière m’empêche de respirer. Ma chaussure s’enfonce dans sa propre empreinte. Alors je bouge. Je fuis l’enracinement. De toute façon, mes racines rencontreront toujours des semelles. Je jette des t-shirt, des pantalons, des chaussettes ; mais jamais vous ne me verrez jeter des chaussures. Peu importe leur état, elles seront toujours ma seule demeure.
dimanche 3 octobre 2010
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