vendredi 16 avril 2010

Je suis mort ce matin

Ce matin, j'ai connu le non-moment. Ce vide qui existe entre la vie et la mort. Ce tunnel qui vous aspire vers un trou noir.


Je m'apprêtais à entrer dans ma douche en sifflotant Thick As Thieves de Kasabian. J'avais ouvert l'eau et attendais quelques secondes; l'eau chaude tarde à monter dans ce genre d'anciens immeubles du centre de Barcelone. Comme d'habitude, je lance un jet contre mon genou droit, thermomètre officiel de la cour depuis 1991. Celui-ci m'annonce que la température est idéale. Je me lance.

Au moment où mon pied entre en contact avec le plateau de la douche, le savon qui me regarde droit dans les yeux pose sa main sur le projecteur de diapositive et appuie sur ON. Mon 43 glisse comme une patineuse ukrainienne; sur le carrelage de la salle de bain, je vois les diapos de ma vie passer à bride abattue. Ce dixième de seconde, je sens mon corps se durcir comme s'il était frappé par la foudre; tous mes muscles se contractent de peur, ils sentent que je suis sur le point de traverser la porte des étoiles. Mes poumons aspirent un grand coup pour rester figés, à l'image d'une chanteuse d'opéra qui monte dans les aigus et est incapable de redescendre. Je me sens transporté sur les eaux du Styx en jet-ski, à vitesse grand V vers l'enfer. Mes yeux s'ouvrent grands, comme s'ouvre la terre sous mes pieds, pour me fournir ma nouvelle demeure six feet under.

This is the end mes amis. Qui aurait pensé qu'un fan de Jim Morrison finirait comme Claude François?

2 commentaires:

  1. R.I.P.

    Terme qui convient bien pour cette situation je trouve! (le premier qui capte je lui offre un oeuf en chocolat :p)

    RépondreSupprimer
  2. Alors là... c'est cruel de faire travailler mes dernières neurones un samedi matin :(

    no clue dude

    RépondreSupprimer