Une fois n'est pas coutume, je vais me servir sur mon blog de l'outil le plus utilisé en journalisme : le copier-coller. Je n'en suis pas fan de part son manque de valeur ajoutée et sa stérilité; mais ici, la pertinence du texte en vaut la peine. Le diagnostique judicieux d'une maladie qui semble incurable.
Page 69 du livre intitulé "Au Secours, Pardon" de Fréderic Beigbeder. Le titre n'a pas l'air innocent non plus. Du moins, pas à mes yeux. Un cri de détresse suivi d'une excuse. Comme si, finalement, on était content de souffrir sa maladie; comme si on l'avait apprivoisé. On se plains pour après rejeter tout remède. On hurle de douleur mais on refuse d'aller voir un toubib.
"La beauté russe n'est pas seulement littéraire ou sylvestre : elle est avant tout féminine. [...] Les filles russes ont une manière de baisser les paupières comme des enfants pris en faute; on dirait qu'elles se retiennent de pleurer, comme si leurs yeux turquoise étouffaient des sanglots venus du froid polaire, d'un malheur éternel, d'un viol parental dans la datcha familiale, d'une assiette vide au fond de l'hiver, d'un noël sans cadeaux où l'on a pas le droit de se plaindre parce que sinon le père sera transféré au camp de Krasnoïarsk, d'un menteur qui est parti sans dire "da svidania" [au revoir], et leurs joues de tsarines attirent la caresse comme des seins, pourtant elles ne tremblent jamais, même par moins vingt degrés, elles se lèchent les dents et ne détournent pas les yeux, tout juste distingue-t-on une rosée calculée qui perle sur leurs lèvres, comme une prière ou un défi. Ce sont des fleurs penchées sur la faiblesse de l'homme, qui les excusent et les manipulent, écartent les doigts dans leur cheveux, et même leur sueur sent bon, et n'importe quel homme devient un pantin entre leurs mains pâles qui flottent dans les airs comme des ailes de cygne."

Merci à toi de m'avoir offert ce livre. Quoique, je ne sais pas si te remercier ou te blâmer. Chaque page c'est un fifty-fifty d'émotions. Un mélange de doux souvenirs et d'aigreur qui trouve sa source dans la réalité. Mais comme tout être humain est, dans le fond, un peu masochiste, il ne me reste plus qu'à te remercier. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est de me dire à chaque page tournée, que je me rapproche de la fin. Ce dont je suis certain, c'est que je garderai toujours ce bouquin avec moi pour me délecter mille et une fois avec les descriptions de paysages, d'ambiances et de tsarines.
"La beauté russe n'est pas seulement littéraire ou sylvestre : elle est avant tout féminine. [...] Les filles russes ont une manière de baisser les paupières comme des enfants pris en faute; on dirait qu'elles se retiennent de pleurer, comme si leurs yeux turquoise étouffaient des sanglots venus du froid polaire, d'un malheur éternel, d'un viol parental dans la datcha familiale, d'une assiette vide au fond de l'hiver, d'un noël sans cadeaux où l'on a pas le droit de se plaindre parce que sinon le père sera transféré au camp de Krasnoïarsk, d'un menteur qui est parti sans dire "da svidania" [au revoir], et leurs joues de tsarines attirent la caresse comme des seins, pourtant elles ne tremblent jamais, même par moins vingt degrés, elles se lèchent les dents et ne détournent pas les yeux, tout juste distingue-t-on une rosée calculée qui perle sur leurs lèvres, comme une prière ou un défi. Ce sont des fleurs penchées sur la faiblesse de l'homme, qui les excusent et les manipulent, écartent les doigts dans leur cheveux, et même leur sueur sent bon, et n'importe quel homme devient un pantin entre leurs mains pâles qui flottent dans les airs comme des ailes de cygne."

Merci à toi de m'avoir offert ce livre. Quoique, je ne sais pas si te remercier ou te blâmer. Chaque page c'est un fifty-fifty d'émotions. Un mélange de doux souvenirs et d'aigreur qui trouve sa source dans la réalité. Mais comme tout être humain est, dans le fond, un peu masochiste, il ne me reste plus qu'à te remercier. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est de me dire à chaque page tournée, que je me rapproche de la fin. Ce dont je suis certain, c'est que je garderai toujours ce bouquin avec moi pour me délecter mille et une fois avec les descriptions de paysages, d'ambiances et de tsarines.
Merci n°3
Tu peux me remercier :) ! J'ai lu un jour à propos d'une oeuvre " ce livre était tellement bien que je n'ai jamais voulu le finir pour ne pas qu'il ne se termine jamais"... Finalement c'est peut-être ce que tu devrais faire :)
RépondreSupprimerTu me donnes envie de le lire...
RépondreSupprimerUn petit tour chez Filigranes s'impose!!
Tu veux que je t'apporte des bouquins quand je viens en visite? :p
ahahah cheers mate mais souviens toi que dans deux semaines je suis dans ma chère et rude Bruxelles :)
RépondreSupprimerps: c'est la suite de 99francs