dimanche 19 décembre 2010

Regard Nicotine

Hein ? Quoi ?! Mais d’où tu sors toi ! Je… Merde, mes clopes ! Elle continue à parler ? Où est mon iPod ? Où est le bouton « pause » ? tant pis, j’arrache mes écouteurs; désolé Radiohead pour cette interruption abrupte. Ah, non ; elle ne parlait pas. Bah, elle est tout aussi magnifique en silence. Oh non !!!! Elle sourit ! Non, s’il te plait, ne fait pas ça. Je t’en supplie. Ne me foudroie pas, pas encore, pas maintenant. Trop tard. Mais elles sont où mes Chersterfield ?! Je ressemble à une fille qui remue son sac à la recherche de ses clés. Sent-elle ma nervosité ? Que je suis face à mon deuxième syndrome de Stendhal ? Je vais lever un œil, je veux déguster chaque parcelle de son faciès ; avec un peu de chance elle regarde ailleurs. Oh non ! Ses énormes prunelles me fixent. Ses lèvres se serrent faisant gonfler ses joues. Qu’est-ce qui me chatouille au bout du nez ? Oh merde ! Je transpire alors que je meurs de froid. Je suis ridicule. Elle me ridiculise sans le vouloir. Elle ridiculise toute nature environnante, morte ou vivante. Aller David, penses à ton dentiste. Oh shit ! Mon dentiste a gardé son tablier blanc mais a troqué son visage contre celui de cette œuvre d’art qui me demande une cigarette. Mais elles sont où putain ?! Je touche mes lunettes, mon portefeuille, mon portable, mais pas de paquet de sèches. Et son t-shirt à l’effigie des Kinks qui se gonfle et se dégonfle sous mes yeux. Yeah baby, you really got me. Drame ! Une image tacle ma vision. Le paquet de clopes sur mon bureau, entre deux bouquins et mes Stimorols. Fuck ! J’aurai dû être accroc au tabac. Je ferme les yeux et prends mon souffle pour lui annoncer que je dois répondre négativement à sa demande ; que le Parthénon réclame son retour. « Sorry, I don’t ». Elle hausse les épaules et, sans perdre le sourire, me souffle « It’s alright, thanks ». Elle s’en va.

Avé César, celui qui vient de mourir te salue ; épargne à tes lions l’effort de me chasser, car je suis déjà mort.


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