L'être humain a une vicieuse tendance à s'adapter; à s'acclimater à l’environnement dans lequel il évolue. Ces jours ci, je me serais bien passé de cette caractéristique raciale.
C'est surprenant la vitesse à laquelle je me suis (ré)habitué au confort familial. Je passe l'été dans ce cocon dont les parois ont été bâties avec des briques de commodité, du ciment constitué de bien-être et une couche de peinture à la gamme chromatique "dépendance". Quel plaisir! J'en oublierai presque ma quasi indigence barcelonaise.

Quand je vis avec La Familia, la cuisine n'est plus un purgatoire où mon estomac finit d'expier ses fautes. Cette pièce devient un rayon du Carrefour avec réassort automatique. Le frigo est toujours plein. Intéressante boite qui, plus je la vide, plus vite elle se remplit.
Autre phénomène remarquable, le sol. Je ne sais pas quelle futuriste technologie se cache derrière ce miracle de propreté mais le fait est qu'il est toujours vierge de toute crasse. Je dépose une serviette sur le carrelage de la douche; je tourne le dos trois secondes; le torchon a disparu! La poussière et les taches semblent être des espèces non-grata dans ces quelques mètres carrés d'arômes lavande et de fraîcheur Monsieur Propre.
Mais le plus magnifique de cette vie, est la sensation que tout devient accessible, tout est envisageable. Un nouvel iPod, un laptop, un magazine dont on ne regardera que les images, voire un resto! Une folie en temps d'émancipation.
Émancipation. Ce Graal derrière lequel nous courrons. Un rêve, ensuite une réalité et puis parfois, un boulet à traîner.
À Barcelone les seuls sports qui s'offrent à moi sont le ping-pong dans mon salon ou le basket dans un terrain me rappelant ceux du Bronx. Une voiture? Mon seul moyen de transport est ma paire de Converses perforée. Ma cuisine est un rayon de carrefour, oui; mais un Carrefour de Louisiane après Katrina, pillé. Mon estomac est une grotte qui fait plic ploc -les gouttes d'eau du robinet qui l'hydratent-. La propreté; toute aussi relative que le luxe qui m'entoure. Enfin, quand je vis seul, je prie pour que mon iPod Nano de 2007 tienne toute une vie. Je bricole mon ordinateur portable pour lui extraire encore quelques souffles. Les seuls magazines que je lis, sont ceux de la Fnac et le seul restaurant que je fréquente, le rayon pâtes du Lidl.
Malgré tous ces inconvénients, je n'échangerai cette vie contre rien au monde. Car l'indépendance n'a pas de prix, pour tout le reste, utilisez Father Card.
UN MAC ?
RépondreSupprimerpo
et non, mon père m'a refourgué un vieux Packard qui fera l'affaire :)
RépondreSupprimerTerrible article Dad :-D Fort vrai qui plus est et toujours teinté d'humour. Love it!
RépondreSupprimer++
Jm
Tellement vrai...
RépondreSupprimerJe viens de passer 5 jours chez ma grand-mère et je regrette déjà la vie de "chateau" que j'y menai...
Et sinon ca donne envie la piscine chauffée... Groumpfff !